Découvrir le Groupe des Sept en pleine nature
Il faut certainement avoir le sens de l’aventure pour trouver les endroits précis qui ont séduit les peintres du Groupe des Sept, de véritables aventuriers munis de pagaies et de pinceaux.
D’autres l’ont fait, livrant recueils et documentaires : ce n’est donc pas impossible de rêver à trouver un de ces fameux pins immortalisés. Mais on se doit aussi de profiter des musées et de galeries en plein air… Après tout, n’est-ce pas ainsi que sont nées ces célèbres toiles?
Voici une liste des expériences qui vous permettront de suivre les traces du Groupe des Sept, extraite de notre série d’articles qui dépeint des lieux tous plus différents les uns des autres pour découvrir l'imposante œuvre et les paysages nord-ontariens.
Au parc Algonquin
Le parc Algonquin a été un site de prédilection pour l’artiste et canoteur Tom Thomson, ainsi que pour un groupe d'amis, aussi peintres, qui formeraient plus tard le Groupe des Sept.
D’ailleurs, une de ses toiles les plus célèbres partage son nom avec un des sentiers de randonnée du parc, celui même qu’on voit sur la sculpture de Huntsville : The Jack Pine. On emprunte facilement le sentier à partir du camping Achray (dans le secteur est du parc) : en 1,6 km, on retrouve l’arbre devenu immortel. Ensuite, on peut aussi parcourir le sentier High Falls, comme l’a souvent fait Thomson.
Au lac Canoe, où l’artiste a disparu alors qu’il avait à peine 40 ans, un cairn a été érigé. Il faut un canot pour atteindre la pointe Hayhurst, ce qui devient une excellente raison de partir à l’aventure.
À lui seul, le lac Canoe constitue un pèlerinage. Si le destin tragique de Thomson fait qu’on associe souvent son nom au parc Algonquin, il n’a pas été le seul des peintres associés au Groupe des Sept à le fréquenter. La majorité des membres ne s’est-elle pas rencontrée avant la guerre, notamment à cause de leur adhésion à un club d’artistes de Toronto ? En 1914, Lismer signe The Guide’s Home, Algonquin (était-ce celle de Thomson au lac Canoe ?) et Jackson, Frozen Lake, Early Spring, Algonquin Park. Casson, pour sa part, affectionnait le lac Oxtongue. Même plusieurs années après la fin des activités du Groupe des Sept, soit en 1940, il livre Beaver Pond, Algonquin Park.
On trouve les détails des sites associés aux artistes de l’époque au Portage Store qui met de l’avant les travaux du Groupe.
Killarney
Il y a eu le parc Algonquin, il y a eu la baie Georgienne, au nombre des pélerinages des années 1910. Ils sont nombreux sous le charme de la grande baie. Les peintres aiment en particulier les montagnes La Cloche, ces crêtes de quartzite blanc (au nombre des chaînes les plus anciennes de la Terre, nous dit Backroads Bill) qu’on aperçoit de Killarney et de l’île Manitoulin.
Pas besoin de se lancer dans l’expédition de 80 km pour apprécier les mêmes paysages, toujours imprenables. Le parc provincial propose un circuit de 2 km pour admirer les montagnes La Cloche (le sentier de la crête de granite ou le Granite Ridge) et The Crack, un parcours plus ardu de 6 km.
Thomson est au parc Algonquin ce que Jackson est à Killarney. On le considère même comme père du parc provincial. Dans les années 1950, des activités forestières menacent une partie de la région et Jackson, Carmichael et Casson interviennent pour sauver la beauté des paysages entourant le poste de traite par un Canadien Français, un nommé de La Morandière, et son épouse Anishinabe. Des lacs portent d’ailleurs aujourd’hui le nom de ces trois artistes.
Le Canyon Agawa
Algoma : la région qui longe le lac Supérieur au nord de Sault-Sainte-Marie s’enorgueillit d’avoir été le lieu d’escapade par excellence du Groupe dans ses premières années d’activité – en fait, après avoir fréquenté le parc Algonquin et Killarney, et avant même d’avoir exposé pour la toute première fois au Musée des Beaux-Arts de Toronto, en 1920.
Rappelons que Harris, à l’issue de la guerre, avait organisé, pendant quelques étés, des expéditions en boxcar en direction du canyon Agawa, là même où l’Algoma Central Railway propose aujourd’hui une des excursions touristiques ferroviaires les plus en vue de l’Ontario – en particulier l’automne. Le territoire, dont celui qui est devenu le parc provincial du lac Supérieur en 1944, a été maintes fois foulé par les randonneurs-peintres.
Algoma
L’association touristique d’Algoma a aménagé 21 panneaux d’interprétation (Moments of Algoma), qu’on peut joindre à pied, en voiture ou en train, et qui expliquent l’attachement du Groupe des Sept à la région, qui mène justement sur ces traces.
On sait que les peintres se sont aventuré plus au nord, sur la côte du lac Supérieur. On trouvera d’ailleurs d’autres plaques aménagées par la région d’Algoma à Wawa, Marathon, Terrace Bay…
Une d’entre elles se trouve à l’intérieur des terres, soit au nord-est de Sault-Sainte-Marie par la route 129 (qui vaut le détour, selon des motocyclistes aguerris), Aubrey Falls, un parc provincial. Et si l’association touristique prend la peine de souligner qu’il faut faire un arrêt au musée Little Rapids et à son magasin général pour acheter du cheddar canadien et des charcuteries mennonites, on ne saurait faire autrement que de les écouter!
L'automne...
Profitons à plein de l’automne, un temps idéal pour visiter les parcs, notamment Algonquin et Killarney. Saviez-vous que sur son site internet, Parcs Ontario offre un rapport des couleurs ?
Découvrez les panneaux d'interprétations dans un autre article de notre blog, «Sur les traces du Groupe des Sept».