La capitale minière du Canada est une ville durable
La fondation de Sudbury par des pionniers remonte à 1883. Au cours des 139 années qui ont suivi, la petite bourgade est devenue une ville de plus de 160 000 habitants. Étant donné que Sudbury est un des plus grands producteurs de nickel du monde et qu’une des plus grandes cheminées industrielles du monde s’y dresse, son état environnemental est complexe.
Le début de l’histoire : l’exploitation minière à Sudbury
Avant la construction de la supercheminée de l’Inco (le superstack), peu de mesures avaient été prises pour réduire les effets de la pollution atmosphérique à Sudbury. Le dioxyde de soufre généré par les processus d’extraction du nickel était rejeté dans l’atmosphère en quantités alarmantes.
Avec le temps, la végétation et la géologie de la région ont souffert de la mauvaise qualité de l’air. Avec le temps, 250 000 acres (100 000 hectares) de terrain sont devenus totalement ou partiellement dénudés de végétation et les lacs n'arrivaient pluà préserver la vie aquatique. Le paysage sudburois, disait-on, semblait lunaire.
On a donc conclut que la ville avait besoin d’une supercheminée. La construction a été achevée en 1972 et c’est alors qu’elle a commencé à faire ce qu’elle devait faire : diluer la pollution produite par l’industrie de Sudbury en la répandant plus largement. Haute de 1250 pieds (381 mètres), elle élevait les produits chimiques nocifs au-dessus de la ville pour que le vent les éloignent. Néanmoins, la ville subissait encore les effets de la pollution du passé.
Le long chemin de la restauration
Après la fondation de l’Université Laurentienne en 1960, on s’est demandé si les chercheurs universitaires pouvaient aider à trouver des façons de mettre Sudbury sur la voie du reverdissement.
Les biologistes de l’université ont commencé à travailler avec les scientifiques de l’Inco. Ils ont d'abord étudié les plants en pots, puis des parcelles d’essai à l’extérieur pour mieux comprendre comment on pourrait améliorer la qualité de l’air en replantant de la végétation. En 1975, à la lumière des résultats de ces expériences, les bases du projet de chaulage du sol à grande échelle ont été définies. L’épandage de chaux aiderait à neutraliser le pH du sol, ce qui favoriserait la croissance d'une flore indigène.
Voilà donc comment l’histoire du reverdissement du Grand Sudbury a pris son envol. Dans l’espoir de renverser la dégradation environnementale que l’industrie minière a infligée à la ville, le gouvernement, les leaders communautaires et les citoyens de Sudbury se sont ralliés en 1978 pour entreprendre des projets de restauration des sols et des écosystèmes. Depuis, environ 6000 acres de sol ont été chaulés et plus de dix millions de semis ont été plantés dans le cadre de ces projets.
Ils étaient essentiels pour freiner la dégradation environnementale, mais ils servaient aussi des buts économiques.
Depuis toujours, la ville dépendait grandement de l’industrie minière pour soutenir sa population. Mais en 1978, les mines ont fait des mises à pied massives, donc ces programmes de reverdissement ont été essentiels pour fournir des emplois saisonniers aux personnes qui se retrouvaient au chômage.
Maintenant, 40 ans et plus de 30 millions de dollars plus tard, Sudbury a atteint environ la moitié de son objectif de réhabiliter 200 000 acres de terrain. Des résidents et des bénévoles continuent de planter des arbres depuis plus de dix ans et aident la ville à atteindre la carboneutralité d’ici 2050.
Bien que la supercheminée s’élève toujours dans le ciel de Sudbury, elle a cessé de fonctionner en juillet 2020. Deux cheminées plus courtes l’ont remplacée. Celles-ci élimineront plus de la moitié des émissions et leur fonctionnement consommera beaucoup moins d’énergie.
S’amuser vertement à Sudbury
Explorez ces paysages nouvellement reverdis en vous adonnant à la pêche ou aux sports nautiques sur un des nombreux lacs de Sudbury. Ou rendez-vous au parc Kivi pour y pratiquer des activités en plein air. Ce parc de plus de 480 acres est bien apprécié par les amateurs de randonnée, de vélo de montagne et de ski de fond.
Sudbury compte nombre de musées et d’expositions interactives où vous pouvez vous renseigner sur son histoire naturelle et humaine. Parmi eux, Science Nord est une destination à ne pas manquer, car on y trouve une foule d’expositions minéralogiques, des expositions interactives, un planétarium et une section consacrée aux savoirs des peuples autochtones du nord-est de l’Ontario.
Ne manquez pas Terre dynamique, qui met l’accent sur les sciences de la terre et les expériences minières. La tournée minière souterraine vous fait suivre les pas des mineurs qui extrayaient le nickel des profondeurs de la terre.
Pendant que vous y êtes, vous voudrez visiter le Big Nickel, une pièce de cinq cents haute de 30 pieds. C’est la plus grande pièce de monnaie du monde.