Le marais Hilliardton, une étoile internationale de biodiversité

Après une première visite du marais Hilliardton, on se dit : «Ça fait longtemps que j’aurais dû venir ici. Je vais revenir!»

«Le marais est un endroit où les parents sont aussi excités que les enfants. Ils vivent la même joie. Parfois je me demande si on ne devrait pas installer une pancarte à l’entrée avertissant que visiter le marais peut devenir une dépendance», dit Bruce Murphy, enjoué. Il est chercheur et coordonnateur du centre de recherche et de la zone protégée qu'est le marais Hilliardton.

«Notre objectif est d’éveiller les enfants à la nature. Quand ils viennent avec leur classe, les enseignantes n’en reviennent pas qu’ils soient aussi longtemps absorbés à attraper des grenouilles, des libellules ou des sangsues. C’est qu’ils n’ont jamais l’occasion de faire cela. Ils adorent ça. Ça répond à un besoin de reconnecter avec la nature. Et ils reviennent avec leurs parents et grands-parents», poursuit Bruce Murphy.

«Tenir un hibou dans ses mains et le laisser s’envoler, c’est magique», ajoute Émélie Desbiens, qui fréquente régulièrement le marais.

Voilà l’une des expériences inoubliables qui vous attend à l'Hilliardton Marsh

Pour se rapprocher des oiseaux

Aménagé en 1993 par Canards Illimités et la province, une digue enceint 1800 acres de terres humides. «Le marais est unique parce qu’il est entouré d’une digue, ce qui permet aux visiteurs d’observer les oiseaux en regardant vers le bas : un paradis pour les photographes», remarque Bruce Murphy.

«C’est un lieu spécial», ajoute Émélie Desbiens avec enthousiasme : les plus belles espèces de canards barbotent dans l’étang.

«Le marais est un milieu diversifié, où l’on apprend à reconnaître la valeur des terres humides, à se rapprocher des oiseaux et d’en apprendre plus sur eux», fait valoir le chercheur. «Il y a une plus grande concentration de certaines espèces d’oiseaux dans le marais qu’ailleurs. C’est le cas de la Guifette moustac [Chlidonias hybrida ou black turn)», précise Brian Murphy.

En plus d’être un lieu d’observation de la migration des oiseaux, le marais est un des 13 sites de baguage de l’Ontario.

Le marais Hilliardton est calme et verdoyant.
Première activité à faire au marais Hilliarton : la randonnée ou encore le canot, pour observer la biodiversté. Photo : Hilliardton Marsh

Pour tenir un oiseau dans ses mains

Participer aux activités du marais Hilliardton, c’est un pur enchantement.

De la mi-septembre à la fin d’octobre, l’activité de baguage des deux variétés locales de hiboux est hyper populaire. «Je peux voir des ornithologues installer des filets; attraper des hiboux, les détacher du filet et leur fixer une bague à la patte. C’est impressionnant! Ces gens sont si compétents et je m’abreuve à leurs connaissances», explique Émélie Desbiens. Le Nyctale de Tengmalm [Aegolius funereus ou boreal owl] ne vit pas dans le sud et des gens d’aussi loin que des États-Unis viennent l’observer.

Une autre activité courue est le garden party du colibri à gorge rouge, la 3e fin de semaine d’août. Les enfants se font peindre le visage entre autres activités. «Les enfants de 10 ans et plus peuvent participer et relâcher les oiseaux dans la nature. Les enfants sont souvent plus habiles que les parents et ils en sont si fiers», dit Bruce Murphy.

Le marais Hilliardton présente bien d’autres activités : la corvée des cabanes d’oiseaux et le décompte des oiseaux de la forêt durant le congé de Noël. De 20 à 30 enfants viennent avec leur famille.

«Au marais, les enfants ne sont pas spectateurs, on les implique», explique Bruce Murphy. En août, il y a un camp d’été qui accueille 5 enfants à la fois. Ils font partie de l’équipe de baguage : ils vérifient les filets, peuvent retirer les oiseaux des pièges...

Une jeune femme tient une outarde, au marais Hilliardton.
Ça vous dit de tenir une outarde? Photo : Hilliardton Marsh

Pour fréquenter un site reconnu mondialement

Ce qui attire les amants de la nature au marais Hilliardton, c’est la biodiversité. On peut voir plus de variétés d’oiseaux de mammifères et de plantes. On y a répertorié 600 espèces.

Le marais Hilliardton vient d’être reconnu internationalement par un Prix étoile des centres des zones humides comme un des meilleurs centres d’écotourisme de terres humides au monde. Il est l’un des 23 sites de terres humides au monde (et l’un des deux au Canada) à avoir reçu cette reconnaissance.

«Le marais Hilliardton est une autre bonne raison de visiter la région. C’est un site de calibre international. On peut tenir dans ses mains une outarde le matin et un colibri l’après-midi», explique Dalas Forget, un habitué du marais.

Pagayer en canot et marcher en famille sur les 11,5 kilomètres de sentiers du marais Hilliardton durant ces longues et calmes soirées d’août sont des moments sereins et inspirants.

Un groupe observe le marais depuis un trottoir de bois.
Le site compte plus de 10 km de sentiers. On peut aussi explorer le marais en canot. Photo : Hilliardton Marsh

Au-delà de l’intérêt du site, le marais Hilliardton est un site de recherche exceptionnel pour la migration des oiseaux. Les ornithologues se demandent depuis fort longtemps pourquoi les oiseaux aquatiques qui arrivent de la baie James se divisent et poursuivent leur migration sur deux couloirs migratoires : celui de la rivière des Outaouais et celui des Grands Lacs. Cette question intrigue les chercheurs. «On a même déjà reçu un groupe d’ornithologues allemands», a relevé Dalas Forget.

Un groupe d'étudiantes et d'étudiants se tiennent dans le marais avec des filets.
Depuis l’été 2023, le marais a de nouvelles installations qui lui permettent de loger les étudiants de collèges ou universités venus étudier le marais. Photo : Hilliardton Marsh
À propos de Marc Dumont

Ce que Marc Dumont aime particulièrement du Nord de l’Ontario, c’est qu’on y trouve facilement cet esprit de pionnier et un leadership porteur. Choisir d’y vivre compte parmi les bonnes décisions qu’il a prises dans sa vie. Dans une autre vie, il travaillait en éducation, mais aujourd’hui, il écrit pour Agricom, L’Express de Toronto, Le Voyageur du Nord-Est et plusieurs médias de l’Ontario français.

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