En van : le meilleur du lac Supérieur
On ne sait pas trop à quoi s’attendre en s’aventurant sur un territoire aussi vaste que celui qui encadre la côte nord du lac Supérieur, entre Sault-Sainte-Marie et Thunder Bay, un parcours de 700 km.
En fouillant un peu et en explorant avec curiosité, quelques révélations peuvent survenir. Voici celles que nous avons faites en septembre 2020.
Sault-Sainte-Marie
D’abord à Sault-Sainte-Marie, au tout début du circuit pour qui arrive de l’Est. Dirigeons-nous vers le très long pont international qui relie les USA et le Canada. Non loin se trouve le Canal historique national et son écluse qui, lors de son inauguration en 1895, fut considérée comme la plus moderne au monde.
En franchissant l’écluse, on se retrouve sur deux îles, dont Whitefish Island qui, pendant des millénaires, a été un site extrêmement important pour les Premières Nations ojibwées. Aujourd’hui, Whitefish Island compte 3 km de sentiers pédestres dans un environnement naturel absolument éblouissant. La faune ailée y est d’une abondance et d’une diversité renversantes.
Ailleurs, le Canadian Bushplane Heritage Centre compte une fascinante collection d’hydravions. La promenade urbaine au bord de la rivière est très plaisante. On y rend hommage à la plus célèbre citoyenne de la ville, l’astronaute Roberta Bondar.
Marathon
Roulons jusqu’à la petite ville bilingue de Marathon (3300 habitants) pour trouver enfin l’endroit qui redonnera le sourire après une longue route. Voisine des mines d’or Hemlo, la situation économique de cette communauté semble passablement plus glorieuse qu’ailleurs sur le lac. Peer Lake Park est le petit camping municipal qui s’ajoute au très agréable parc et à la plage municipale sur le bord du lac. Un endroit vraiment rare avec seulement 26 emplacements.
Parc provincial Neys
Escale suivante au parc provincial Neys pour découvrir un vaste camping qui épouse la rive du lac Supérieur dont tous les sites sont sous couvert forestier, sauf ceux avec électricité, plus ensoleillés, qui donnent sur le lac. La superbe plage de sable blond, qui s’étire sur plusieurs kilomètres, est à quelques pas seulement des emplacements. La rivière Little Pic coule en méandres entre les falaises sur lesquelles s’accroche le réseau ferroviaire où passe l’un après l’autre des convois sans fin.
Un réseau de courts sentiers pédestres permet d’apprécier l’environnement forestier. Sur le sentier The Point, on découvre même quelques vestiges d’embarcations rappelant la présence ici d’un ancien camp de prisonniers de la Seconde Guerre mondiale.
Nipigon
Je ne sais pas ce qui nous a fait entrer dans la municipalité de Nipigon. La petite localité n’a rien de spécial avec ses minuscules maisons vieillottes. Nous suivons les panneaux annonçant la marina, au bord de la rivière Nipigon. Toute une surprise! Un endroit calme et bien aménagé avec une belle marina et un réseau de sentiers pédestres. En plus, on trouve huit emplacements de camping ombragés. Il y a même quelques emplacements avec services sur le terrain d’entreposage des bateaux. Nous nous installons donc à quelques mètres de la rivière, avec une vue sur l’audacieux pont qui enjambe la rivière. On peut l’admirer de plus près sur le belvédère situé à l’entrée de la ville, qui domine un vaste territoire spectaculaire.
Sleeping Giant
Court arrêt sur le site du canyon Ouimet dont les parois extrêmement abruptes plongent vers un lit rocailleux qui s’est affaissé par-dessus un long couloir souterrain creusé par la fonte des glaciers. Un phénomène naturel des plus captivants et un site très photogénique, surtout le midi.
Quant au parc provincial Sleeping Giant, il est considéré comme l’un des plus spectaculaires en Ontario et même au Canada. On s’installe sur un immense emplacement ensoleillé sans services, près de la rive du lac Marie-Louise. C’est véritablement un magnifique camping boisé avec beaucoup d’intimité.
La révélation du secteur reste le hameau de Silver Islet et l’île qui a abrité une prolifique et mythique mine d’argent de 1870 à 1884. Son histoire tient presque de la légende et son cimetière abandonné à la forêt reste l’un des plus mystérieux qui soient. Toutes les infrastructures de la marina viennent d’être refaites et on achève d’y rénover l’ancien magasin général pour en faire un café pittoresque avec terrasse sur le lac. C’est là que nous avons mis le kayak à l’eau pour une première fois sur le lac Supérieur. En quelques minutes, on rejoint l’emblématique Sea Lion, le Rocher Percé du parc, puis que l’on suit une côte sauvage et envoûtante avec ses plages et ses îles. Un pygargue à l’allure hautaine nous attendait au détour d’un cap et n’a montré qu’indifférence à notre présence.
Rossport, un coup de cœur
Deux heures avant d’arriver à Thunder Bay, tout près du parc provincial Rainbow Falls, la petite communauté de Rossport nous a procuré un grand moment de joie. Idéale pour la pratique du kayak de mer (on trouve un locateur et pourvoyeur sur place), sa minuscule marina donne accès à un secteur du lac Supérieur très protégé par le plus important archipel sur le lac. La baie est couverte d’îles belles comme autant de tableaux du Groupe des sept.
Harmony Bay en finale
En terminant, avant le retour à Sault-Sainte-Marie, Google Map nous révèle une baie qui a l’air sublime. Harmony Bay nous fait effectivement tomber sous le charme au premier coup d’œil. Le camping Harmony Beach Lakeview Resort trône de l’autre côté de la rue et c’est là que nous nous réfugions. Il fait si beau que quelques baigneurs se risquent dans les eaux glaciales ou lézardent sur la plage. C’est là que ma conjointe décide de gonfler sa planche à pagaie pour la première fois et d’aller se balader longuement sur les eaux transparentes du grand lac. Une finale en beauté sous un soleil radieux qui plonge à l’horizon en embrasant le ciel.
[EN COMPLÉMENT : Road trip vers Sault-Sainte-Marie de l’auteure Nathalie Prézeau]