Killarney… Une révélation extraordinaire!

Il ne faut jamais quitter Killarney sans s’arrêter à la poissonnerie / cabane à patates.

La baie Georgienne, dans son ensemble, est l’une des destinations vacances les plus éblouissantes et les plus complètes que l’on puisse trouver. Ses rives recèlent aussi quelques secrets merveilleux qui, une fois connus, se transforment en coup de cœur inoubliable. Killarney est un de ces trésors que l’on ne voudrait pas partager.

À quelques dizaines de kilomètres de Sudbury, une petite route (# 637) pique droit vers la baie Georgienne. Soixante-sept kilomètres d’un chemin tortueux mais agréable qui va de boisé en étang vers le village de Killarney. Trois ours, deux orignaux, un balbuzard, des renards et des porcs épics, c’est ce que nous y avons croisé. Killarney est un ancien poste de traite fondé par des francophones et repris par des pêcheurs. Ce hameau a été l’une des muses des grands peintres canadiens formant le fameux Groupe des Sept.

Au bout de cette route qui s’étire au milieu d’une étroite péninsule en fin de parcours, on traverse le parc provincial Killarney. Puis on entre sans avertissement dans ce village pittoresque de 500 habitants. Un camping, une église, une marina, une cabane à patate, un magasin général figé dans le passé, une auberge réputée au bord de l’eau.

Le quartzite blanc de Killarney. Photo : Yves Ouellet

La baie Georgienne

Au premier jour, nous montons à bord d’un ancien bateau de pêche pour une excursion vers la baie Fine qui possède plusieurs des caractéristiques d’un fjord. Ses parois comptent parmi les plus hauts sommets en Ontario. Mais la plus stupéfiante caractéristique de ces montagnes, qui font partie du massif de La Cloche, est d’être constituées de quartz massif. Sous leur forêt de grands pins, l’assise rocheuse semble blanche comme neige et tout aussi éblouissante. Il y a bien quelques parcelles de granit rose, comme on en trouve dans tout le Bouclier canadien, mais les parois de ce fjord d’eau douce sont laiteuses, luisantes et extrêmement étonnantes. Une courte randonnée en forêt nous mène au-dessus d’un magnifique petit lac glacière enclavé dans la pierre blanche et dont la couleur de l’eau justifie fort bien le nom : Topaze. En redescendant, nous sommes tombés sur une énorme couleuvre noire de près de deux mètres comme on en trouve plusieurs espèces en Ontario. Toute une surprise quoique sans danger !

Plus tard, au soleil couchant, on découvre véritablement toute l’immensité et la très grande beauté de la baie Georgienne, dont la superficie équivaut à 15 fois celle du lac Saint-Jean.

Killarney, le rendez-vous des randonneurs et de kayakistes. Photo : Yves Ouellet

Plein air

Le kayak de mer dans le secteur du parc provincial  Killarney nous offre l’opportunité d’un contact rapproché avec la baie Georgienne. On y ressent que du pur ravissement dans ses méandres incroyables, ses passages et ses couloirs. Les vents peuvent être violents quand on est exposé au large mais des milliers d’îlots composent nous abritent. Un environnement extrêmement dépaysant et envoûtant.

D’autre part, le parc provincial Killarney, l’un des plus beaux de la province, propose aussi un imposant circuit de longue randonnée pédestre en boucle qui fait 100 km de longueur et qui accède à une multitude de points de vue spectaculaires. Le camping du parc provincial est situé à 10 km du village.

Herbert Fisheries. Photo : Yves Ouellet

Fish and chips

Et, pour finir, il ne faut jamais quitter Killarney sans s’arrêter à la poissonnerie et à la cabane à patates Herbert Fisheries qui prépare les meilleurs fish & chips au monde. Même les gens de Sudbury (une ville à découvrir) sont prêts à faire trois heures de voiture juste pour venir manger du poisson à l’autobus rouge d’Herbert. La poissonnerie Herbert a son propre bateau de pêche qui revient chaque matin avant le lunch. Le poisson gigote encore lorsqu’il plonge dans la friteuse. C’est ce qui a valu à Herbert une réputation amplement méritée.

À propos de Yves Ouellet

Yves Ouellet est journaliste depuis plus de 30 ans, se déplaçant constamment dans les régions du Québec, du Canada et dans le monde. Auteur de 28 livres, dont un sur la motoneige au Canada, il collabore aux sections tourisme de plusieurs journaux et magazines où il a publié plus de 3000 reportages et 12 000 photos. Il écrit pour le Magazine Motoneige Québec depuis 27 ans et en est le rédacteur en chef. Il a été récipiendaire de nombreux prix, dont celui du « Meilleur reportage touristique en français au Canada » en 2009 et 2014.

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