Sur la piste des meilleurs fish & chips de l'Ontario
Souvent, si on parle de repas de poisson, les gens du nord-est de l’Ontario pensent à un feu près des rives, où ils apprêtent leurs prises.
Mais pour plusieurs autres personnes, qui ne sont pas des adeptes de la pêche et qui suivent les très nombreux cours d'eau du Nord ontarien, ça rime plutôt avec de savoureux fish and chips - poisson-frites, si vous préférez - fait à partir des prises du jour.
Bien avant qu’il y ait des chemins dans cette région, les Premières Nations faisaient déjà des repas sur la berge; plus tard des Européens, dont Champlain et Brûlé, en ont fait eux aussi. Marins, kayakistes, commerçants de fourrures, remorqueurs de bois et bateaux de pêche de toute taille ont sillonné, pendant des siècles, le magnifique paysage accidenté de Nipissing, de la rivière des Français et de la partie supérieure de la baie Georgienne. Le corégone, la perche et le brochet ont constitué la protéine de choix dans leur alimentation. Vous comprendrez pourquoi.
Découvrez l’histoire, l’esprit d’entrepreneuriat et les belles occasions de manger du poisson aux différents restos, patateries et marchés de poissons qui servent du poisson frais pêché dans ces grandes eaux. Chaque endroit possède sa recette classique de poisson-frites. À mesure que je découvrais la région, j’avais de belles surprises, comme les tacos au poisson et les bouchées de poisson qui sont vites devenues mes nouveaux souvenirs régionaux de gourmand-gourmet.
Commençons d’abord à Little Current, sur l'île Manitoulin, au The Port LC, où le poisson est frais, comme tout ce qu’il y a au menu. Des poissonneries commerciales sont établies sur l’île Manitoulin depuis des générations, mais Stephany et Jarod sont pleins d’initiative et nous appâtent avec leur menu qui comble même les locavores, les végétariens et ceux qui ne mangent que du poisson.
Au menu, le The Port LC offre d’abord le classique poisson-frites : une généreuse portion de corégone légèrement panné dans un mélange secret d’herbes et d’épices que l’on trempe dans une sauce tartare maison non traditionnelle. Les frites croustillantes sont assaisonnées de thym et de sel. Comme les lunchs d’autrefois sur la berge, c’est tout simplement délicieux. Ils avouent que « c’est encore le mets le plus populaire au menu », mais les tacos sont en grande demande.
Le resto The Port LC, situé à Little Current, la porte d’entrée à l’île, est accessible de la route 17 en venant du nord et du traversier Chi-Cheemaun venant de Tobermory par le sud.
Établi vers la fin de 1860, Little Current est vite devenu un important port des Grands Lacs avec ses quais remplis de cargos transportant des passagers, sans oublier des moulins à scie, dans la partie ouest des rives, qui employaient des centaines de travailleurs, et ses visiteurs qui remplissaient les trois hôtels de la ville.
Sur la rive sud de l’île Manitoulin, le Lake Huron Fish & Chips de Providence Bay est un autre endroit très couru. Ce café-resto est réputé pour son poisson local, ses hamburgers au bœuf élevé dans la région, et son choix de sandwichs végétariens. Le propriétaire Matthew Garniss a récemment acheté l’édifice McDermid qui date des années 1930 qui abritait la quincaillerie Home Hardware à Providence Bay pour en faire le nouvel emplacement du Lake Huron Fish & Chips Co.
Directement de l’autre côté des eaux de la baie Georgienne, par la route en passant par Sudbury, il y a à Killarney le resto Herbert Fisheries. Cette exploitation familiale a survécu en se donnant comme mission d’apporter du poisson frais aux habitants de la ville. Son autobus scolaire rouge et blanc installé à Killarney est bien connu des voyageurs provenant de tous les coins du monde depuis 1981. Ce vieil autobus, retiré de la circulation en 2014, a été remplacé par un tout nouvel édifice ultra moderne comprenant un restaurant avec service à la table et un comptoir de poisson frais, tout cela au même emplacement historique. Ce lieu d’intérêt reconnu arbore fièrement sur le toit de tôle une affiche « World Famous » attribué par les rédacteurs en alimentation de la revue Canadian Living, reconnaissant qu’il fait partie des 10 meilleurs restaurants poisson-frites du pays.
Forts de leurs 33 années de succès, les propriétaires avouent que leur secret réside dans l’utilisation du poisson frais et de leurs grands sourires! Ils ont également un resto avec service à la table ouvert toute l’année à Sudbury, un comptoir de commandes à emporter et un comptoir de poisson précommandé.
C’est incontestable, je suis mordue du corégone – enrobé dans une panure à la bière ou légèrement enfariné, servi avec une salade de chou, des frites croustillantes et une sauce tartare relevée! Le secret repose dans l’huile utilisée pour la grande friture. L’huile chaude scelle la panure et emprisonne la fraîcheur du poisson; pour les frites, c’est la double friture et le pré-blanchiment qui les rendent si croustillantes, mais pas un mot, c’est leur secret et tout le monde a sa propre idée sur ce qui fait la meilleure panure et comment faire les frites les plus croustillantes!
Essayez quelques-unes de mes découvertes et vous deviendrez accro; vous voudrez même, comme moi, en connaître le secret. Le poisson-frites que j’ai découvert a rassasié mon appétit vorace de traditions et de joie de vivre.
De ma mission gastronomique autour de ces GRANDES eaux, je suis revenue avec un goût durable de terroir. Eaux « FRAÎCHES », poisson frais, fraîchement cuisiné!
Conseils pour préparer un lunch croustillant!
Style tempura : Mélangez 1 œuf, ½ tasse d’eau glacée, ¾ tasse de farine auto-levante. Mélangez jusqu’à consistance grumeleuse.
Panure à la bière : Mélangez ¾ tasse de farine et de fécule de maïs, épicez avec du paprika, du sel d’ail, du sel et du poivre. Ajoutez de la bière très froide jusqu’à ce que le mélange soit assez consistant pour y tremper votre poisson.
Classique : Mélangez 1 œuf, ¾ tasse de panure et de semoule de maïs, ½ tasse de lait évaporé en cannette et de la bière très froide jusqu’à consistance épaisse, mais quand même liquide.