Un aventurier français émerveillé par le lac Supérieur

«Le Nord de l’Ontario mérite vraiment d’être visité!» - Julien Braghieri

Julien Braghieri réalise un vieux rêve. Établi au Canada depuis neuf ans, le cycliste français d’origine a décidé de toucher les trois océans de son pays d’adoption, d’explorer des régions moins connues et de rencontrer les personnes qui habitent le pays. Il a pris une année sabbatique et s’est lancé dans l’aventure, qu’il appelle la Caribou Route, en mai 2019. Au moment d’écrire ces lignes, il avait franchi le Nord et l’Ouest canadien et avait traversé le Nord de l’Ontario — pour lequel il a eu un coup de cœur.

À son itinéraire, début août 2019 : Raith, Thunder Bay et le Sleeping Giant, Pays Plat (près de Rossport), Wawa, Wenebegon, Onaping, Jamot et Parry Sound.

Que retient-il de son passage dans le Nord de l’Ontario? Il a accepté de répondre aux questions de NorddelOntario.ca alors qu’il longeait le fleuve Saint-Laurent, en direction du Québec et de l’Atlantique.

NorddelOntario.ca : Qu’est-ce qui distingue le Nord ontarien des autres endroits que vous avez visités?

Julien Braghieri : Le Nord ontarien se distingue particulièrement des autres provinces par la composition du paysage. On y trouve à la fois une multitude de lacs, des forêts de sapins et de pins ainsi que d’énormes rochers.

Le mélange est très harmonieux et apaisant. On pourrait presque s’imaginer devant une œuvre d’art tellement les couleurs se complètent. On y retrouve le vert sombre et parfois clair des forêts, les couleurs bleues des lacs scintillants, un mélange de marron et d’ocre pour les roches.

Un vrai régal pour les yeux, qui est unique au Canada.

Photo : Julien Braghieri

Q : Vous avez fait un arrêt à Sleeping Giant. Vous connaissiez l’endroit?

Je suis allé faire du camping sauvage au parc Pukaskwa il y a 3 ans. J’y suis resté 5 jours et sur le chemin du retour, vers Thunder Bay, j’ai décidé de faire un arrêt rapide à Sleeping Giant. J’ai fait quelques randonnées mais j’y suis resté 5 heures tout au plus. Les randonnées m’ont vraiment plu et je souhaitais donc approfondir l’exploration. C’est la raison pour laquelle j’y suis retourné faire du camping sauvage, cette fois-ci avec mon vélo.

Photo : Julien Braghieri

Q : Plutôt que de longer le lac Supérieur, tout en dénivelés, plusieurs cyclotouristes empruntent la route 11. Vous, vous aviez prévu passer par une route intérieure, la 129. Vous avez changé d’idée!

J’avais initialement prévu un arrêt à Thunder Bay, puis à Sleeping Giant, mais je n’avais pas prévu de descendre au sud vers Sault-Sainte-Marie. Ce sont les rencontres avec les locaux qui m’ont convaincu. Et quelle ne fut pas ma surprise!

J’ai été ébloui par la route qui longe le lac Supérieur. Parfois ensoleillé, parfois très brumeux, il y avait une atmosphère très particulière au lac Supérieur. Ça m’a donné envie d’y retourner une fois l’aventure terminée.

Cette région ne semble pas vraiment être connue du public, ou du moins de mon entourage, et je trouve cela dommage. Il y a un tour du lac Supérieur qui m’intéresse vraiment. J’ai rencontré une jeune randonneuse de Thunder Bay qui a décidé de faire le tour du lac en voiture. Elle m’a montré quelques photos et m’a convaincu de le faire à mon tour.

Photo : Julien Braghieri

Q : Des coups de cœur?

Le lac Supérieur est vraiment impressionnant par sa taille mais aussi par ses vagues. On croirait se trouver en face de l’océan.

Toujours sur le lac Supérieur, Old Woman Bay est un autre coup de cœur. Il s’agit d’une plage de sable immense sur laquelle je n’ai croisé que deux personnes. On y voit le lac et des forêts qui l’entourent. Magnifique!

Je souhaite y retourner en automne, cette fois-ci en voiture.

Photo : Julien Braghieri

Q : Aussi, vous parlez du parc national Pukaskwa avec beaucoup d’enthousiasme.

En faisant des recherches exploratoires du Nord de l’Ontario et en trouvant le parc Pukaskwa, j’ai discuté avec des amis randonneurs canadiens qui n’en avaient pas connaissance. J’étais surpris alors j’ai décidé de m’y rendre. Une fois là-bas, je me suis rendu compte qu’il n’y avait personne dans le parc. J’ai croisé 3 personnes en 5 jours.

Encore aujourd’hui, lorsque je parle du parc Pukaskwa, très peu de personnes savent où il se trouve.

Photo : Julien Braghieri

La diversité des paysages m’a enchanté. On marche sur des ponts en bois pendant des kilomètres pour traverser les marécages, on y trouve deux ponts en suspension, on traverse les forêts d’un vert très clair, on grimpe sur une multitude de roches, on longe le lac Supérieur jonché d’arbres échoués, on se retrouve sur des plages de sable immenses. Et le tout dans le même parc. Les emplacements dédiés au camping sauvage sont extraordinaires. Des passerelles et des plateaux en bois ont été construits pour y installer votre tente et la vue y est toujours exceptionnelle! Magique!

Photo : Julien Braghieri

Q : Vous avez eu d’autres coups de cœur, dans le Nord ontarien?

Bien entendu, mon gros coup de cœur a été de pédaler le long du lac Supérieur entre Thunder Bay et le sud de Sudbury.

Le nord de Parry Sound, dans la région de Muskoka, est vraiment magnifique. J’ai pris pas mal de petits chemins afin de découvrir de nouveaux endroits. Et je n’ai pas été déçu.

Photo : Julien Braghieri

Q : Avez-vous des conseils d’initié pour les gens qui veulent pédaler dans le Nord?

Aventurez-vous! Le trafic n’est pas intense et on y trouve beaucoup de pistes cyclables. N’oubliez pas de prendre un blouson imperméable car le temps change très rapidement. Je me suis retrouvé dans la brume matinale avec 10 petits degrés à 8 h du matin pour passer à 22 degrés dans l’après-midi.

Le Nord de l’Ontario mérite vraiment d’être visité!

Photo : Julien Braghieri

++

Au fil de son trajet, Julien Braghieri compte sensibiliser les gens qu’il croise aux effets dévastateurs de l’intimidation. Il invite le public à faire un don à PREVNet, un organisme de recherche et de ressources sur la prévention de l’intimidation.

Suivez Julien Braghieri sur Instagram (@caribouroute) et sur son site internet et pour faire un don à PREVNet. 

À propos de Andréanne Joly

Andréanne Joly aime explorer, fouiller et faire découvrir la francophonie de l'Ontario et ses espaces touristiques. Par leur richesse, leur beauté, leur diversité et leur accessibilité, les destinations ontariennes ne cessent de l'épater. Passionnée par l'histoire, elle prépare des reportages et des dossiers pour ICI Radio-Canada, Francopresse.ca, TFO, L'Express de Toronto, Le Voyageur de Sudbury, Northern Soul, Affaires universitaires... Ses reportages lui ont valu des prix d'excellence nationaux. 

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