Les chutes Kakabeka à la hauteur du cliché « Niagara du Nord »

Il est peu fréquent qu’il y ait quelque chose dans le monde qui soit sous-estimé et qui en fait en offre plus que ce à quoi l’on s’attend.

C'est une impression que j'allais ressentir plusieurs fois au cours de mes quelques jours de randonnée le long des rives de l'imposant lac Supérieur dans le Nord de l'Ontario

Ma première découverte, l'une de mes préférées, a été une visite au parc provincial Kakabeka Falls près de Thunder Bay

Avant de faire mon tout premier voyage au nord de Parry Sound (j'en suis désolée), j'ai consulté beaucoup de documentation sur ce que je devrais voir et faire au cours de ce voyage. Toutes les brochures et les guides que j'ai reçus mentionnaient les chutes Kakabeka, tout juste à l'ouest de Thunder Bay, comme quelque chose à ne pas manquer. 

Je n'aimais pas le cliché de « Niagara du Nord » mais je me suis dit que j'allais vérifier s’il était juste, de toute façon.
Kakabeka Falls rock 330

J'étais particulièrement de bonne humeur avant même d'arriver là-bas, branchée sur de la musique endiablée à la radio et admirant des fermes coquettes, des fermes de carte postale. J'ai ri à l'embranchement de la route Jelly et de la route Wing; j'en ai même pris une photo. Plus près des chutes, je suis passée devant des motels d'un autre siècle, avec des noms comme Les Pins et j'ai repéré une roulotte à patate où l'on vendait des hot-dogs à 1,25 $.

Je me suis garée dans le stationnement des chutes et j'ai remarqué quelques motocyclettes et trois voitures. Mais je pouvais déjà entendre le grondement de l'eau. En quelques secondes (contrairement à Niagara, vous n'avez pas à faire un trajet de 10 minutes en autobus et à payer 10 $ pour monter à bord, après avoir stationné bien loin) j'étais le long d'une impressionnante chute aux eaux tumultueuses dans un environnement nordique vierge.

L'eau de la rivière Kaministiquia cascade sur environ vingt-quatre mètres de chaque côté d'une immense plaque de roche noire grossièrement façonnée en triangle. De petits arbres en équilibre précaire essaient de survivre, nourris par l'épaisse brume.

Après avoir dévalé fièrement, farouchement, l'eau se divise doucement sur une série de petites marches avant de s'écouler dans un profond canyon de roches noires, brunes, rouges blanches et rouilles.

Il y a plusieurs plateformes et une promenade de bois sécuritaire avec des garde-fous qui permettent de voir les deux côtés des chutes. Si vous arrivez de l'est et de Thunder Bay, sortez du terrain de stationnement après un premier coup d’œil sur les chutes et traversez le pont qui enjambe la rivière à pied ou en voiture pour ne pas manquer le petit mais mignon centre d'accueil des visiteurs où il y a une exposition sur l'histoire de la région, dont la culture autochtone.

Il faillait que je charge les piles de l'un de mes appareils photos pendant une demi-heure; l'une des jeunes femmes du centre m'a proposé de faire une courte randonnée sur une ancienne piste de portage le long du canyon pendant ce temps

C'est une piste paisible, courte, facile à suivre dans un joli boisé et suffisamment large pour une poussette double. Le canyon est criblé de petites cavernes où, selon les Ojibwés locaux, vivaient les mauvais esprits.

 
Kakabeka Falls Gorge
 

C'était peut-être vrai, mais cette journée était tellement sereine et calme que tout ce à quoi je pensais était la beauté et la joie de voir une chute comme celle-là en compagnie d'environ une douzaine d'autres touristes.

Comme j'avançais dans la piste, j'ai vu un grand panneau qui parlait de la première route construite dans le secteur. Le sentier a été arpenté par Simon J. Dawson; il s'est agi d'une entreprise invraisemblable compte tenu de la forêt vierge et des rochers accidentés.  Le panneau parlait du trajet privilégié pour la route et il y avait même une citation d'un travailleur : « avons monté nos tentes, soupé et sommes allés nous coucher mas pas sans avoir maudit le vieux Dawson ».

Rien de moins.

J’ai dû prendre une route paisible, bien sûr, profiter d'un beau centre d'accueil des visiteurs, et me laisser submerger par la beauté de l'une des plus belles chutes du Canada. Et la meilleure chose dans tout cela? Pas un seul musée de cire à l’horizon.

Oh! et un très bon hot-dog pour un dollar et quart.

À propos de Jim Byers

En 2015, Jim Byers a pris sa retraite du Toronto Star après 32 ans (et un jour) de loyaux services. De 2010 à 2015, il a été le rédacteur en chef de la section «Voyages». Il avait auparavant couvert la politique municipale et a été le chef de bureau à l'hôtel de Ville de Toronto. Il a aussi couvert les Blue Jays pendant leurs belles années et a été le rédacteur en chef des Jeux Olympiques, dirigeant l'équipe du Star pendant six JO. 

Jim travaille maintenant à titre de pigiste et écrit encore pour le Star. On peut aussi lire ses articles dans différents journaux et au www.jimbyerstravel.com

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