Le plus beau circuit touristique de l’Ontario II
Le 9 juillet 1615, Champlain quitte Montréal en direction de la Huronie. Il passe le mois d’août à explorer cette région en enclave entre la baie Georgienne et le lac Simcoe, qui porte aujourd’hui le nom touristique de Bruce, Grey, Simcoe. On peut d’ailleurs découvrir ce séjour dans une vidéo de deux minutes en cliquant ici.
Il participe ensuite à une expédition militaire vers le lac Oneida, au sud du lac Ontario, aujourd’hui aux États-Unis. Pour s’y rendre, il traverse la région lacustre de Peterborough-Kawartha. Champlain cherche à consolider ses alliances avec les peuples de la région, mais aussi à établir des colonies de peuplement en Nouvelle-France. Et ce qu’il voit lui plaît.
Le trajet
Le 1er septembre 1615, donc, Champlain quitte Cahiagué et parcourt trois lieues pour arriver au barrage de pêche entre le lac Couchiching et le lac Simcoe. Il le décrit comme «quantité de palissades, qui ferme presque le détroit, y laissant seulement de petites ouvertures, où ils mettent leurs filets, où le poisson se prend . Le barrage Mnjikaning est aujourd’hui un lieu historique national, pas mis en valeur à juste titre, mais qu’on peut tout de même observer moyennant une petite excursion dans une marina…
Des rives est du lac Simcoe, un portage de 10 lieues amène Champlain dans «d’assez belles étendues» : c’est la région de Peterborough-Kawartha. Il remet son canot à l’eau dans le lac à l’Esturgeon (ou le lac Sturgeon) pour suivre une chaîne de lacs et de rivières formée de la rivière Otonabee, du lac Rice et de la rivière Trent, qui mène dans la baie de Quinte du lac Ontario. En traversant le lac, il découvre les Mille-Îles, «de belles îles fort grandes», qui font aujourd’hui le bonheur des touristes.
Le territoire qu’il vient de voir abonde en gibier, en poisson et en oiseaux, dont plusieurs espèces qu’il a connues en France. «Ce pays est fort beau et plaisant, écrit-il. Le long du rivage il semble que les arbres aient été plantés par plaisir en la plupart des endroits. […] Les vignes et noyers y sont en grande quantité, les raisins viennent de maturité. […] Ce qui est déserté en ces lieux est assez agréable.» Combien, encore, longent les rives en bateau ou en vélo!
Sur le chemin du retour, Champlain se livre à une expédition de chasse à l’embouchure de la rivière Cataracoui, qui aujourd’hui se déverse dans le fleuve Saint-Laurent, à Kingston. La route n’est pas facile. Début décembre, il doit traverser «des sapinières pleines de ruisseaux et étangs, marais et talus, avec quantité de boisés, renversés les uns sur les autres.»
L’explorateur revient hiverner en Huronie, pays «beau et plaisant, la plupart déserté, ayant la forme et même situation que la Bretagne, étant presque environnée de la Mer douce.» Il y observe les Hurons-Wendats et voyage chez les Pétuns, au sud de la baie Nottawasaga, dans la région de Collingwood, aujourd’hui, pays «rempli de coteaux et petites campagnes, qui rendent ce terroir agréable». De nos jours, d’ailleurs, c’est un endroit prisé par les amateurs de plein air.
Le 20 mai, Champlain quitte ses hôtes pour rejoindre le sault St-Louis, Montréal, à la fin juin. Champlain vient de découvrir l’Ontario et, espérons-le, vous a donné envie de le faire, à votre tour.
NDLR : Les extraits sont issus des «Voyages et descouvertures faites en la Nouvelle France» de Samuel de Champlain (tome 4, 1619). Afin de faciliter la lecture, nous avons adapté les phrases au français d’aujourd’hui.