Le meilleur centre de ressourcement en nature
Tu penses à tes vacances. Tu sais que tu ne veux pas de vacances dites typiques. Tu ne veux pas voir un océan de roulottes entassées les unes sur les autres comme des véhicules sur l’autoroute un mercredi matin. Tu ne veux pas faire du VTT le long d’un énième champ de maïs. Tu ne veux pas aller à la pêche ou à la chasse pour rentrer bredouille.
C’est assez.
T’as besoin de vacances atypiques. Tu veux vivre une aventure.
Tu veux du plein air. Du vrai plein air, dans une forêt qui s’étend jusqu’à l’horizon. Du vrai plein air sur des lacs où les chalets se font rares. Du vrai plein air partagé avec une faune abondante.
Et bien, ce que tu veux c’est de te diriger vers le nord de l’Ontario et, plus spécifiquement, vers ses 889 314 km² de terres publiques — ce qu’on appelle, en Ontario, des terres de la Couronne. Pour les bolés en géographie, c’est en effet un territoire plus gros que toute la France et le Royaume-Uni combinés.
Tes vacances arrivent enfin. Tu fais tes valises. Tu t’assures de tout avoir ce dont t’auras besoin : une tente, un canot, un VTT, une canne à pêche, un bon sac de couchage, des bobettes propres.
La boussole pointe bel et bien vers le nord. Tu réussis finalement à sortir de l’expansion urbaine. Tu t’aperçois que le stress commence déjà à diminuer dans ce paysage boréal où le temps est mesuré à la vitesse des arbres.
On t’a dirigé vers un chemin de gravier dans le bois qui, apparemment, te mènera à un lac perdu. On t’a assuré que t’auras la sainte paix. Et quand t’arrives, c’est exactement ce que tu trouves. Ça et un huard qui te chante la bienvenue.
Après avoir pris un moment pour monter ta tente, tu pars en canot pour explorer le lac. C’est beau ici. C’est tranquille. L’air est frais. Il sent le conifère et la terre noire. Le Bouclier canadien expose sa peau rocheuse grugée par les glaciers il y a des milliers d’années.
Tu mets ta ligne à l’eau pour voir si tu pourras réussir à manger du poisson pour souper. Ailleurs, rares sont les occasions où cet espoir a été exaucé. Mais tu n’es pas n’importe où ici. T’es sur les terres de la Couronne. Dans un rien de temps, tu sors un beau doré d’une taille parfaite pour ta poêle en fonte. T’as le sourire aux lèvres. C’est bien parti.
De retour à ton site de camping, tu fais un feu et tu prépares ton doré tout simplement dans un peu de beurre et de jus de citron. Les étoiles apparaissent alors que tu manges. Tu t’aperçois tout à coup que ça fait vraiment longtemps que tu as véritablement vu le ciel étoilé. Ici, le ciel est plein d’étoiles, comme si quelqu’un avait échappé une salière sur une immense nappe noire.
Le lendemain, t’as comme objectif de te rendre au village le plus près en VTT. Avant de partir, t’avais choisi ton parcours. Il y a plein d’options. Des milliers et des milliers de kilomètres qui, en hiver, se parcourent en motoneige. Tu te fais une note mentale : faudra revenir lors de la saison blanche.
Le moteur ronronne sous toi alors que tu plonges dans la boue. Le paysage s’ouvre et se referme sans cesse. Une clairière ici, un rocher là et toujours cette tapisserie d’arbres sans une structure humaine en vue. Tu passes une mare où un orignal prend ses jambes à son cou et disparaît comme un immense fantôme brun.
Arrivé au village, tu te rends à un petit resto pour déjeuner. Les gens sont gentils. Tu n’arrives jamais à voir le fond de ta tasse de café. Tu manges tes toasts maison et t’observes. T’as l’impression que la vie ne roule pas à cent milles à l’heure ici, qu’on a le temps et qu’on prend le temps de respirer.
Le restant de ton voyage se passe ainsi entre canot, feu de camp, VTT et pêche. T’as la sainte paix. T’as trouvé la sainte paix. Tu te demandes combien d’autres petites oasis il y a comme celui-ci dans les vastes terres de la Couronne du nord de l’Ontario où tu peux t’évader pour quelques jours, question de refaire le plein.
La réponse : il y en a des milliers.
Au plaisir de se revoir.