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Un stationnement pour voyager dans le temps à Sudbury
Pour ta première visite à Sudbury, je t’emmène dans un endroit peu ordinaire, mais très ordinaire où, pour le moment, personne ne souhaite passer beaucoup de temps. Mais ça ne saurait tarder. Il s’agit du meilleur endroit en ville pour te faire voyager dans le temps. Ici, tu comprendras le passé et réaliseras que tu as déjà les deux pieds dans l’avenir.
En fait, je t’emmène dans un stationnement. C’est ici, à l’angle des rues Elgin et Larch, au centre-ville de Sudbury que la vie culturelle en français de Sudbury prendra bientôt toute sa splendeur.
Au loin, tu vois la grande cheminée? Et, à l’avant-plan, tu vois le chemin de fer qui traverse le centre-ville? C’est dans ce paysage industriel et aride aux odeurs de soufre et de diésel que de grandes œuvres franco-ontariennes ont vu le jour et que des institutions vitales à la vie culturelle francophone d’ici ont pris racine.
Dans quelques années, il y aura ici un grand édifice, une grande maison, un lieu de diffusion qui hébergera, entre autres, les institutions artistiques et culturelles qui sont nées ici il y a près d’un demi-siècle. L’histoire culturelle franco-ontarienne prendra un nouveau tournant dans ce stationnement.
Des étudiants font bouger les choses
Dans les années 1970, des étudiants de l’Université Laurentienne ont voulu exprimer leur identité franco-ontarienne. Ils ont alors créé la pièce Moé j’viens du Nord ‘stie, en 1971. L’histoire d’un jeune franco-ontarien qui voulait s’affranchir du travail journalier et exprimer la culture francophone propre à son territoire. Un texte signé André Paiement qui est devenu le spectacle fondateur du Théâtre du Nouvel-Ontario (TNO). Près de 50 ans plus tard, le TNO présente une programmation pour adultes et une programmation jeunesse à plus de 4000 spectateurs par année. À l’époque, le jeune André Paiement avait une fougue sans précédent de création et d’affranchissement. La naissance du TNO n’est qu’un exemple du mouvement qui s’installait à Sudbury à l’époque.
Deux ans plus tard, toujours avec André Paiement aux commandes, deux autres institutions ont vu le jour. En mars 1973, des jeunes francophones de partout en province ont convergé vers Sudbury pour la toute première Nuit sur l’étang. Un grand festival de musique, de théâtre et de poésie qui a duré toute une nuit. André Paiement avait alors qualifié l’événement de “Folie collective d’un peuple en party”. Des jeunes de partout en province étaient venus faire la fête dans leur langue sur un territoire majoritairement anglophone. Depuis 1973, tous les printemps, les Franco-Ontariens se réunissent lors des grands spectacles, principalement musicaux, de la Nuit sur l’étang.
La même année, les mots des premiers poètes inspirés par la vie et les paysages d’ici ont été publiés dans Lignes-Signes : le tout premier ouvrage publié par les Éditions Prise de parole. Depuis sa fondation, Prise de parole a publié de nombreux auteurs qui ont marqué l’histoire littéraire de l’Ontario français. D’ailleurs, deux de ses auteurs ont reçu le Prix du Gouverneur général. Bien ancrées à Sudbury, les Éditions Prise de parole publient aujourd’hui du théâtre, de la poésie, des romans ainsi que des ouvrages de sciences sociales.
Bien avant la fondation de ces organismes culturels, les jeunes francophones de Sudbury se réunissaient au Centre des jeunes, devenu aujourd’hui le Carrefour francophone de Sudbury. Le centre culturel francophone gère maintenant des garderies, des services de garde et des camps d’été pour les enfants. Depuis le milieu des années soixante, le centre culturel présente des spectacles musicaux en français sous la bannière de La Slague. Au cours des 50 dernières années, La Slague a présenté plus de 300 spectacles de grands artistes et d’artistes émergents d’ici et d’ailleurs.
Ça continue
Toute cette effervescence culturelle ne s’est pas limitée dans le temps aux années 1970. Au contraire, les événements et les occasions de création en français se sont multipliés. De nombreux artistes de tout acabit se sont toujours laissés inspirer par Sudbury. En 1995, un collectif d’artistes du Nord de l’Ontario a créé la Galerie du Nouvel-Ontario (GNO); le premier centre d’artistes visuels francophone de la province. Depuis sa fondation, la GNO présente des expositions dans son espace galerie de la rue Elgin.
Finalement, le dernier né des organismes culturels francophones à Sudbury : Le Salon du livre du Grand Sudbury. Tous les 2 ans, depuis 2004, Sudbury a maintenant son salon du livre où plus de 10 000 personnes franchissent les guichets à chaque édition pour bouquiner, rencontrer des auteurs et discuter littérature.
Comme tu peux le constater, on ne s’ennuie pas à Sudbury. Et bientôt, dans ce stationnement cher aux automobilistes, tous ces organismes vont s’installer sous le toit de la Place des Arts. Un nouveau lieu de diffusion qui fera viendra changer le paysage de Sudbury.