5 articles pour mieux connaître l'Ontario français
En Ontario français, ça fait longtemps que le 25 septembre est jour de fête : à cette date, en 1975, un drapeau vert et blanc, orné de la fleur de lys française et du trille ontarien, était hissé pour la toute première fois par ses créateurs, des étudiants.
Ce magnifique drapeau flottant toujours en plus grand nombre, le gouvernement de l’Ontario l’a reconnu officiellement comme emblème des francophones de l’Ontario en 2001. En 2010, la tradition de le célébrer était devenue assez forte pour que le parlement fixe un Jour des Franco-Ontariens et des Franco-Ontariennes le 25 septembre. Le drapeau est ensuite devenu emblème de l’Ontario tout court en 2020.
Voilà pour le drapeau. Mais qui sont ces Franco-Ontariens? Qu’est-ce que c’est, dans les faits, l’Ontario français? Voici une liste de cinq articles de notre blogue pour découvrir cet univers aux multiples facettes... et qui a plus de 400 ans!
Ils sont plus d’un demi-million
À la question : «Combien y a-t-il de Franco-Ontariens», il n’y a pas de réponse nette parce parce qu’il y a beaucoup de facteurs à considérer. Francophones de souche, francophones issus de l’immigration récente dont le français est une langue d’usage mais pas la première langue apprise, francophiles, enfants de parents exogames s’identifiant comme bilingues plutôt que comme francophones… Les Franco-Ontariens viennent en différents modèles!
En Ontario, 1,6 million de personnes maîtriseraient le français. Selon le recensement de 2016, plus de 566 000 personnes, en Ontario, ont comme langue maternelle le français. Par contre, plus de 611 000 personnes parlent cette langue à la maison.
À lire : Des chiffres, ce sont des chiffres. On veut du qualitatif! Qui sont les Franco-Ontariens?
Des traditions originales
Alors, c’est clairement établi, il y a bien des modèles de Franco-Ontariens! Dans les villes, les francophones viennent de tous les continents. D’un lieu à l’autre, leur accent change (c’en est même confusant, dirait-on) et leurs habitudes changent. À Saint-Albert, ils mangent des curds (du fromage en grains); à Sturgeon Falls, ils mangent de la poutine; à Hearst, ils aiment beaucoup le doré qu’ils ont eux-mêmes pêché ou l’orignal qu’ils ont chassé. À Windsor, il y a peu de neige au sol; à Dubreuilville, il fait souvent -40, l’hiver. D’ailleurs, à Dubreuilville, presque tout le monde porte les mêmes grosses bottes de poil, au point où le Nord au complet connaît les Dubreuil boots.
À lire : Les légendaires bottes de Dubreuilville
La fête, c’est important!
En Ontario, on souligne de plus en plus le 25 septembre (notamment au célèbre French Fest de Sudbury), mais on n’a pas tiré un trait pour autant sur la Saint-Jean! Après tout, avant de devenir la «fête nationale» des Québécois, la Saint-Jean était la grande célébration des Canadiens français.
Bref, il faut croire que toutes les occasions sont bonnes pour faire la fête! En septembre comme en juin, il y a des dizaines de manifestations, qu’elles soient communautaires ou d’envergure. On fête même la Nouvelle-France en novembre au Témiscamingue ontarien, dans un grand village Noël!
À lire : 25 septembre, Saint-Jean, cinéma, humour : il y a tellement de festivals, qu’un calendrier s’impose!
L’histoire est rocambolesque!
Si l’Ontario français aime fêter, c’est sûrement parce que les Franco-Ontariens ont connu de grandes batailles et leur lot de revers.
Des exemples? Remontons aux débuts de la Nouvelle-France : dans les forts de traite de la baie James, des combats épiques ont opposé les forces françaises et anglaises, notamment lorsque Pierre Le Moyne d’Iberville a pris le Fort Monsoni. Un peu plus de 300 ans plus tard, le gouvernement de l’Ontario a décidé d’interdire l’usage du français dans les écoles élémentaires. Un des épisodes les plus connus de cette lutte, c’est la bataille des épingles à chapeau, où des mères armées de leurs épingles ont défié les policiers!
Fait étonnant, c’est que ce Règlement 17 a un lien direct avec les quintuplées Dionne. Nées en 1934 dans la campagne de North Bay, les jumelles ont été prises en charge par le gouvernement, qui leur a imposé l’instruction en anglais. Les pressions exercées pour casser cette décision ont fait lentement bouger les choses à la faveur des Franco-Ontariens.
Au temps où les jumelles habitaient Quintland (tant un parc d’attractions qu’une pouponnière), North Bay était une destination plus courue que Niagara Falls! Le saviez-vous?
À lire : Les quintuplées Dionne, l’enfance hors du commun de 5 Franco-Ontariennes
Le tourisme
Les initiatives touristiques misant sur le caractère franco de l’Ontario se sont multipliées, au fil des années. Tout naturellement, la région très francophone qu’est l’Est ontarien fait valoir sa proximité géographique et culturelle avec le Québec. Dans la péninsule du Niagara, le projet Bonjour Niagara ouvre toutes grandes les portes de sa région en français. Au Témiscamingue, la triple tradition autochtone, francophone et anglophone est mise de l’avant.
Parmi les projets chers à la francophonie ontarienne, on compte la Route touristique Champlain.
Hé oui, le père de la Nouvelle-France (il a contribué à la fondation de l’Acadie et fondé la Ville de Québec) a mené une de ses dernières explorations en territoire aujourd’hui ontarien. Il a parcouru plus de la moitié des régions touristiques de la province! À sa suite, des missions sont nées, puis des villages…
À lire : Suivez le parcours et lisez les impressions de Champlain lors de son passage en Ontario — parce qu’il a tout noté — ici!