Sudbury présente des festivals de musique novateurs et uniques

Place à la musique!

La musique occupe depuis longtemps une place importante sur la scène sudburoise, surtout lors des festivals en plein air, l’été. Rien de mieux que de se promener au soleil, dans une ambiance festive, vibrant au son de nouvelles mélodies.

À Sudbury et dans le nord de l’Ontario, on aime bien la musique, mais on aime surtout découvrir de nouveaux talents! Explorons deux festivals de la région qui, au fil des ans, ont su briller par leur esprit novateur et leur unicité. Des festivals de calibre!

Le Festival Up Here

Né de l’organisme We Live Up Here, le festival Up Here est bien plus qu’un évènement musical. Depuis 2015, il met en valeur l’art urbain et la musique émergente tout en rassemblant la communauté. Un des objectifs? Transformer le centre-ville de cette ville minière.

Une des premières murales, apparue en 2015 dans le centre-ville de Sudbury. Photo : Andrew Knapp avec l'autorisation d'Up Here.

«L’idée de la composante musicale était complètement naturelle. Dans l’esprit de créer et nourrir une curiosité, on s’est dit, marions ça avec arts publics, quelque chose qui va demeurer après le festival», explique le cofondateur de We Live Up Here, Christian Pelletier. Dès lors, le centre-ville de Sudbury s’est véritablement métamorphosé en galerie d’art urbaine avec ses 50 nouvelles murales.

Coup d'éclat à la 5e édition de UpHere : le muraliste Risk a transformé le coup d'oeil sur Sudbury en couvrant un ancien hôpital de couleurs vives. Photo : avec l'autorisation d'Up Here.

«Ça nous tentait de présenter des choses que l’on ne voyait pas dans les autres festivals de Sudbury. On voulait présenter du hip-hop, de la musique électronique et des artistes plus expérimentaux. » M. Pelletier et son équipe ont relevé le défi et se sont lancés dans le projet de surprendre le public avec des présentations moins conventionnelles : «C’était important de montrer le cutting-edge, les nouvelles affaires, les artistes qui expérimentent avec l’électronique, révèle le cofondateur. C’est un laboratoire dans le fond. On veut que les artistes se sentent à l’aise d’essayer de nouvelles choses, devant un public qui est prêt à entendre de nouvelles choses.»

Au menu : des spectacles surprise! Photo : V. Tignanelli avec l'autorisation d'Up Here.

À cette occasion, les muralistes, musiciens et artistes visuels prennent part à une programmation exceptionnellement diverse : ils sont américains, européens ou québécois et d’origine ontarienne pour 50 % d’entre eux. «Nous présentons des artistes autochtones, francophones, anglophones, de couleur, membres de la communauté LGBT+ et ceux qui ne sont pas autant présentés dans les autres festivals. Mais d’abord et avant tout, on présente des artistes écœurants! Peu importe leur langue, background, sexe, genre ou couleur de peau.»

Up Here 2015. Photo : Evan Bergstra, avec l'autorisation d'Up Here.

Les quelque 10 000 festivaliers ont du choix : en plus d’assister à la création des murales, ils peuvent assister à toute une gamme de spectacles, ceux de têtes d’affiche sous le dôme qui domine le centre-ville, ou encore les moments intimistes et exclusifs — comme le spectacle de Charlotte Cardin dans une petite église qui pouvait accueillir 110 spectateurs.   

Laurence Narbonne a donné un show surprise en 2017 sur le toit d'un édifice du centre-ville. Photo : Maryse Boyce, avec l'autorisation d'Up Here.

Le festival Up Here fusionne véritablement plusieurs sources d’inspiration : Nuit blanche de Toronto pour sa contribution à l’art public, le festival Inspire de Moncton pour ses murales, le Festival de musique émergente Abitibi-Témiscamingue pour son menu musical. «Un festival de musique émergente dans un village minier dans le nord du Québec, qui ressemble étrangement à Sudbury. Ils prennent possession de la rue, se servent de plein de différentes salles, ils organisent des 5 à 7 ouverts à toute la communauté… On aimait tous ces ingrédients-là. On s’est dit : si ça peut se passer dans une ville comme Rouyn, il n’y a aucune raison pourquoi ça ne pourrait pas exister dans le nord de l’Ontario. Alors on s’est dit : let's do it!», raconte notre mélomane.

Patrick Watson était en spectacle, en 2018. Photo : V. Tignanelli avec l'autorisation d'Up Here.

Northern Lights Festival Boréal  

Changeons de période de l’année. Le Northern Lights Festival boréal est devenu une institution, qui remonte à l’époque de Woodstock! Il s’agit d’ailleurs du doyen des festivals annuels au Canada. Ses fondateurs s’étaient donné comme mission de rassembler la communauté nord-ontarienne pour la représenter par l’entremise de la musique folk.

Depuis ses débuts, le festival met à l’honneur des artistes et artisans qui présentent leur musique ou produits artisanaux. Ce sont des autochtones, francophones et anglophones d’ici et d’ailleurs, qui reflètent la diversité de leur région.

Chloe Charles en spectacle en 2019. Photo : TalLyons Photography, avec l'autorisation de NLFB

«Nous tentons de bien représenter l’ensemble de la communauté. Le festival est fait sur mesure pour les gens du Nord ontarien. Je dirais que c’est l’élément le plus important du festival et la raison pour laquelle il dure depuis si longtemps», expose le coordonnateur en marketing, Cam Gillespie.

En plus de sa programmation diverse, l’équipe maintient une relation constructive avec la relève musicale et crée un buzz avec les artistes de la région. «C’est une bonne occasion pour les artistes (émergents et locaux) de monter sur scène devant une foule et de goûter à l’expérience d’être un musicien professionnel. C’est une bonne pratique pour ceux qui essaient de percer en musique et d’en faire une carrière», ajoute Cam Gillespie.

Sam Roberts était la tête d'affiche du festival Boréal, en 2019. Photo : TalLyons Photography, avec l'autorisation de NLFB

Place à la relève

Sudbury est un endroit qui regorge d’occasions en or pour les artistes émergents. Musique et film en mouvement (renommé Cultural Industries Ontario North), les concours Meltdown et La Brunante, ainsi que la Nuit émergente sont des vitrines privilégiées pour les artistes de la relève.

Au festival Up Here, l’équipe s’est fait un devoir de présenter des artistes ontariens d’un peu partout, de North Bay jusqu’à Thunder Bay. «Je pense que c’est très avantageux d’être ici. On met aussi plus d’ampleur sur le volet industrie qui permet aux artistes de faire des connexions avec d’autres artistes, promoteurs et représentants de festivals», note Christian Pelletier. C’est ainsi qu’ils ont déjà accueilli des artistes tels que Cindy Doire de Timmins et Mclean de Sudbury.

Photo : Danielle Provencher, 2015, avec l'autorisation d'Up Here

Le NLFB organise pour sa part le concours Meltdown qui invite les artistes émergents à se mesurer pour gagner une place à la programmation du NLFB, tout en étant rémunérés. Depuis mars 2019, ce concept est repris par le festival Bloom, qui se rapproche du festival Up Here avec sa programmation plus variée et expérimentale.

«Bloom est plus éclectique avec sa musique du monde et différentes saveurs, illustre Cam Gillespie. On pourrait définitivement dire qu’il s’est inspiré de la Nuit émergente, car c’est au même moment de l’année et il explore le même type de musique — tout ce qui est un peu différent de la musique courante. Les artistes y explorent divers styles et c’est le but du festival Bloom

Amateurs de musique de tous horizons, pourquoi ne pas venir découvrir les talents du Nord et d’ailleurs en 2023? Voici les dates à ne pas manquer :

À propos de Priscilla Pilon

Journaliste indépendante et coordonnatrice des communications et du développement au Théâtre du Nouvel-Ontario, Priscilla Pilon a longtemps été une globetrotteuse qui s'est toujours gardée bien ancrée dans la francophonie nord-ontarienne, soit dans ses racines. Passionnée de voyages, de nature et de photographie, elle adore explorer et partager ses aventures d’ici et d’ailleurs. Côté artistique, elle est l'esprit derrière Macramoé du Nord.

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