Découvrir le Groupe des Sept dans les parcs

Deux plaisirs combinés : le plein air et l'histoire de l'art!

Les membres du Groupe des Sept sont bien connnus pour leur amour des paysages canadiens. Ils ont multiplié les excursions pour produire une œuvre qui changera le visage de l’art canadien. Ils avaient d’ailleurs leurs lieux de prédilection.

Plusieurs membres du Groupe ont passé plusieurs automnes consécutifs dans la région d’Algoma. Il faut certainement avoir le sens de l’aventure pour trouver les endroits précis qui ont séduit les peintres, munis de pagaies et de pinceaux. D’autres l’ont fait, livrant recueils et documentaires : ce n’est donc pas impossible de rêver à trouver un de ces fameux pins immortalisés.

Voici une liste des parcs où découvrir le Groupe des Sept, extraite de notre série d’articles qui dépeint des lieux tous différents les uns des autres pour découvrir l'imposante œuvre et les paysages nord-ontariens.

Revenir à l'article de présentation du Groupe des Sept et de la série

Au parc Algonquin

La grande galerie extérieure de Huntsville s’étire jusqu’aux luxueux centres de villégiature du secteur ainsi que dans le parc Algonquin, site de prédilection pour l’artiste et canoteur Tom Thomson, qu’on qualifie souvent de précurseur du Groupe.

D’ailleurs, une de ses toiles les plus célèbres partage son nom avec un des sentiers de randonnée du parc, celui même qu’on voit sur la sculpture du peintre, au cœur de Huntsville : The Jack Pine, propriété du Musée des Beaux-Arts du Canada depuis 1918. On emprunte facilement le sentier à partir du camping Achray (dans le secteur est du parc) : en 1,6 km, on retrouve l’arbre devenu immortel. Ensuite, on peut aussi parcourir le sentier High Falls, comme l’a souvent fait Thomson.

À lui seul, le lac Canoe constitue un pèlerinage. Au lac Canoe, où l’artiste a disparu alors qu’il avait à peine 40 ans, un cairn a été érigé. Il faut un canot pour atteindre la pointe Hayhurst, ce qui devient une excellente raison de partir à l’aventure.

Si le destin tragique de Thomson fait qu’on associe souvent son nom au parc Algonquin, il n’a pas été le seul des peintres du Groupe des Sept à le fréquenter. La majorité des membres ne s’est-elle pas rencontrée avant la guerre, notamment à cause de leur adhésion à un club d’artistes de Toronto qui aimait les excursions de création? En 1914, Lismer signe The Guide’s Home, Algonquin (était-ce celle de Thomson au lac Canoe?) et Jackson, Frozen Lake, Early Spring, Algonquin Park. Casson affectionnait le lac Oxtongue, où l'on trouve des murales de la galerie en plein air de Muskoka. Même plusieurs années après la fin des activités du Groupe des Sept, soit en 1940, il livre Beaver Pond, Algonquin Park.

On trouve les détails des sites associés aux artistes de l’époque au Portage Store, qui met de l’avant les travaux du Groupe. Une belle occasion de partir sur leurs traces!

Notons que cet immense parc a la particularité d’héberger de nombreuses installations aux vocations variées. Le centre des visiteurs du parc consacre un espace à Thomson. Il y a aussi un Centre culturel, au kilomètre 20 de la route 60, et des murales au lac Oxtongue, tout près de l’entrée ouest du parc.

Le parc Algonquin continue d'inspirer nombre d'artistes. Photo : SPOMT

Killarney ET la baie Georgienne

Il y a eu le parc Algonquin, il y a eu la baie Georgienne, du nombre des pèlerinages des années 1910. Les peintres sont nombreux sous le charme de la grande baie. En 1920-1921, alors que le Groupe expose pour la première fois, Varley livre Stormy Weather Georgian Bay, et Jackson enfile les March Storm, Georgian Bay, November et Night Pine Island. Quelques années plus tard, Carmichael livre Jackknife Village. En 1929, au tour de Mirror Lake et, pour Lismer, de Old Pine, MacGregor Bay

Les artistes aiment en particulier les montagnes La Cloche, ces crêtes de quartzite blanc (au nombre des chaînes les plus anciennes de la Terre, nous dit Backroads Bill) qu’on aperçoit de Killarney et de l’île Manitoulin. Leurs pèlerinages se sont poursuivis : en 1933, Nellie Lake naît des pinceaux de Jackson et, en 1939, un panorama de La Cloche. Carmichael l’a longtemps fait aussi, sa famille étant propriétaire d’un chalet dans la baie Cranberry.

Pas besoin de se lancer dans l’expédition de 80 km pour apprécier les mêmes paysages, toujours imprenables. Le parc provincial Killarney propose un circuit de 2 km pour admirer les montagnes La Cloche (le sentier de la crête de granite ou le Granite Ridge) et The Crack, un parcours plus ardu de 6 km.

Thomson est au parc Algonquin, ce que Jackson est à Killarney. On le considère même comme père du parc provincial. Dans les années 1950, des activités forestières menacent une partie de la région et Jackson, Carmichael et Casson interviennent pour sauver la beauté des paysages entourant cet ancien poste de traite (mis sur pied par un Canadien Français, nommé de La Morandière, et son épouse Anishinabe). Des lacs portent d’ailleurs aujourd’hui le nom de ces trois artistes.

Killarney, un décor imprenable. Photo : SPOMT/Opiola

Dans Algoma : le lac Supérieur

Algoma : la région qui longe le lac Supérieur au nord de Sault-Sainte-Marie s’enorgueillit d’avoir été le lieu d’escapade par excellence du Groupe dans ses premières années d’activités – en fait, avant même d’avoir exposé pour la toute première fois au Musée des Beaux-Arts de Toronto, en 1920.

On peut défiler les exemples. Falls, Montreal River, MacDonald; Algoma Hill, Harris; Fire Swept Algoma, Johnston, sont toutes produites en 1920. Au fil du temps, Harris s’est aventuré encore plus au nord, livrant Above Lake Superior en 1922, Afternoon Sun, Lake Superior, en 1924, North Shore, Lake Superior, en 1926... Lismer et Jackson signeront aussi des toiles portant le nom du plus grand des Grands Lacs en 1927 et en 1935… Jackson y serait allé jusque dans les années 1960.

Rappelons que Harris, à l’issue de la guerre, avait passé organisé, pendant quelques étés, des expéditions en boxcar en direction du canyon Agawa, là même où l’Algoma Central Railway propose aujourd’hui une des excursions touristiques ferroviaires les plus en vue de l’Ontario – en particulier l’automne. Le territoire, notamment celui qui est devenu le parc provincial du lac Supérieur en 1944, a été maintes fois foulé par les randonneurs-peintres.

Une appli a été créée pour suivre les traces du Groupe des Sept dans Algoma. Poursuivez la lecture ici

À propos de Andréanne Joly

Andréanne Joly aime explorer, fouiller et faire découvrir la francophonie de l'Ontario et ses espaces touristiques. Elle le fait depuis près de 25 ans et le ferait encore 100 ans! Par leur richesse, leur beauté et leur diversité, les destinations ontariennes ne cessent de l'épater.

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