La pêche au saumon en Ontario

Les étendues claires du lac Ontario, qui s’étalent sur plus de 18 000 km2, forment une véritable mer intérieure. Les guides de pêche voient souvent monter à bord des groupes d’amis ou des couples venus vivre une expérience hors pair.

Amateurs de virées en bateau ou pêcheurs férus, vous pouvez compter sur la présence de quelques guides francophones sur les eaux des Grands Lacs et des rivières environnantes. Les paysages y sont pour beaucoup dans la grande popularité de la pêche en Ontario.

Avec 400 000 lacs, rivières et ruisseaux (il y a plus de plans d’eau que d’habitants dans certaines régions du Nord), la province fait clairement de l’eau son atout principal. Retrouvez ici les conseils avisés de plusieurs d’entre eux, avec des liens pour les contacter. Aventures poissonneuses garanties!

Retour de la pêche sur le King Fisher de Simon Ledoux.

Le lac Ontario, clef en main

La pêche n’est pas réservée aux passionnés : elle se partage volontiers entre amis, collègues de bureau, ou en couple. Surtout sur le lac Ontario avec ses eaux poissonneuses et ses prises impressionnantes dépassant parfois 10 kilos! Avec les guides présents dans les environs du lac, pas besoin d’être un expert : les explications sur les différents poissons, les hameçons, cannes à pêche et autres équipements vous seront livrés généreusement. L’important est de venir avec le sourire et d’aimer se délecter de la promesse d’un saumon frais sur le grill!

Yvan Rousseau accompagne surtout des groupes de débutants dans le secteur nord-ouest du lac Ontario. Guide depuis 2007, il offre un service clef en main qui plaît particulièrement aux novices. «Les gens peuvent venir les yeux fermés», assure le passionné. À bord de son charter, les apprentis pêcheurs peuvent espérer ramener 7 à 10 saumons à la fin de la journée, de quoi se rassasier au dîner! Notez que 30 à 40 % de ses participants sont des femmes, signe que l’activité se démocratise de plus en plus.

Yvan Rousseau avec une belle prise!

Simon Ledoux, lui, est guide depuis 2013 sur la partie centrale du lac Ontario. Avec son bateau de 23 pieds (7 mètres) amarré à Cobourg, il vogue de mi-juin à début septembre. Son forfait tout inclus séduit un grand nombre de vacanciers, fascinés par la taille des poissons. «Les saumons de 20 livres (soit 9 kilos) ne sont pas rares ici», assure-t-il. Les gens repartent ainsi de leur expédition les bras chargés de filets, préparés par ses propres soins, dont ils se délecteront au repas du soir.

Amarré à la marina de Whitby, Sylvain Blanchette, guide de pêche depuis 2015 sur le lac Ontario, pêche les fameux saumons coho et chinook (aussi appelés saumons quinnat), la truite arc-en-ciel et la ouananiche (ou saumon atlantique d’eau douce). Ce qui plaît aux visiteurs, «c’est la grosseur des poissons et leur combativité», note-t-il.

De quoi parfois créer de véritables compétitions d’orgueil : «Lors d’une récente excursion, une dame avait ferré un poisson si énorme qu’elle ne pouvait pas le ramener au bateau. Elle narguait son copain qu’elle aurait le record du plus gros poisson de la journée. Après 40 minutes de combat, je passe le poisson à l’épuisette pour me rendre compte qu’il s’agissait d’un saumon de seulement 5 kg alors que les records oscillent autour de 15! Tout le monde riait aux larmes, sauf la pauvre dame…»

La plus grosse prise de François Blouin.

François Blouin accompagne aussi les familles depuis quatre ans sur le lac Ontario. En mai, il navigue les eaux proches de St. Catharines, sur la rive sud, à l’embouchure de la rivière Niagara. De juin à septembre, il pêche plutôt près de Newcastle, sur la partie nord. Aucun poisson ne lui résiste : saumons chinook et coho, truite arc-en-ciel (ou steelhead), truites grises et brunes... Les combats livrés au bout de la canne impressionnent à coup sûr tous les membres de la famille. «Ce sont de belles grosses émotions pour les gens», rapporte-t-il.

Familles à bord!

Les journées de pêche constituent d’excellentes activités pour les familles en visite dans la région. Découvrir une expérience nouvelle en famille, dans le confort d’un bateau tout équipé : voilà une idée de sortie à ne pas manquer.

Le bateau d’Yvan Rousseau sur le lac Ontario.

Yvan Rousseau a l’habitude de travailler avec des familles francophones, surtout originaires du Québec et de l’Ontario. Pour une journée de pêche au saumon en famille (de 4 à 6 personnes), il faudra compter environ 950 $. L’amusement est garanti à bord du bateau avec la promesse d’une vingtaine de poissons hameçonnés, assurant ainsi à chaque membre de la famille des sueurs froides.

Ce qui compte avant tout pour l’expert, c’est de partager un moment de convivialité : «On crée un souvenir qui va rester marqué à vie. Ça rapproche», relève-t-il. C’est d’ailleurs ce qui l’intéresse le plus dans son activité de guide : «J’aime voir l’émerveillement dans les yeux des gens quand on ramène des gros poissons dans le bateau. Ça n’a pas de prix!»

Le Nord, paradis du pêcheur

Avec ses innombrables étendues d’eau isolées, il n’est pas rare de se retrouver seul à pêcher sur un plan d’eau ontarien, surtout dans la partie nord. En fait, les eaux ontariennes comptent parmi les plus beaux endroits de pêche au monde. Les passionnés peuvent compter sur une pisciculture à salmonidés avec plusieurs milliers de poissons ensemencés et des records de pêche à faire pâlir les plus expérimentés. Dorés, maskinongés, achigans à petite et grande bouches, truites brunes et, évidemment, saumons sont de la partie.

Félix Goulet, originaire d’Abitibi-Témiscamingue, est guide depuis 2008. Il pêche dans le lac Abitibi au Nord-Est et dans le lac Huron dans le Nord-Ouest de la province. À l’affût du saumon, du doré, du brochet, de la truite mouchetée et de la truite grise, les poissons n’ont pas de secret pour lui.

Un doré jaune pris par Félix Goulet sur l’un des nombreux lacs du Nord de l’Ontario.

D’après l’expert, les saumons du lac Huron sont plus petits et moins abondants que dans le lac Ontario. Mais l’expérience est tout autre, plus intimiste, plus sauvage. «On est loin de tout. On croise pas souvent quelqu’un. L’état d’esprit du Nord est différent», raconte-t-il. Pour Félix, le nord de la province est plus intéressant en termes de diversité écologique. Le nombre incalculable de petits lacs sauvages, des plans d’eau reculés en pleine forêt, tout en se gardant la possibilité de prendre d’énormes poissons, l’ont conquis.

Il dispose ainsi de trois embarcations, une pour chaque type de pêche, de son bateau de 19 pieds (un peu moins de 6 mètres) à sa chaloupe quatre places. Il accompagne surtout des amateurs qui veulent perfectionner leur technique de pêche et parfaire leurs connaissances des plans d’eau.

La pêche blanche, pour ceux qui n’ont pas froid aux yeux

Félix Goulet guide aussi les aventuriers pour des sessions de pêche blanche de décembre à mars. «C’est un passe-temps des Ontariens du Nord et du Grand Sudbury», souligne le passionné. Il se déplace avec ses invités en motoneige, perce des trous dans la glace épaisse de l’hiver, et recouvre le tout d’un abri portatif chauffé pour se préserver du froid et du vent. Grâce à des appareils sonores, il sonde les fonds marins où circulent ses futures prises. «Il s’agit surtout d’une activité sédentaire où l’on passe un certain temps dans un secteur donné. Mais moi, j’aime me déplacer comme en eau libre».

Une truite grise pêchée sous la glace par Félix Goulet dans le Nord de l’Ontario prié de Matheson.

Le lac Abitibi est l’un de ses lieux de pêche blanche favoris. Il contient surtout des dorés et des brochets en été, mais c’est aussi l’un des meilleurs plans d’eau du Nord de l’Ontario pour la pêche sur glace en hiver. On y trouve alors toutes sortes de salmonidés dont les fameuses truites arc-en-ciel et les truites mouchetées.

Pour ceux que cette activité hors norme intéresse, on trouve aussi un certain nombre de cabanes de pêche sur glace qui offrent des services de guide. Si vous partez seul, attention toutefois à bien respecter les consignes de sécurité.

À propos de Lucas Pilleri

Lucas Pilleri aime voyager. Canada, États-Unis, Italie, Espagne, Tunisie, Grèce, Norvège... Son appétit touristique est insatiable ! D'origine française mais vivant dans l'Ouest canadien depuis 5 ans, il aime contempler les ciels bleus albertains, profiter de la côte pacifique à Vancouver et découvrir les terres élancées de l'Est.

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