La Nuit sur l'étang de Sudbury
Eh bien, l'hiver, La Nuit sur l'étang, ça ne mange pas grand-chose parce que l'étang est gelé. Toutefois, la chaleur dégagée par la « folie collective d'un peuple en party » comme le disaient les étudiants et artistes qui ont créé ce festival, réussi toujours à réchauffer l'âme des spectateurs.
C'est en 1973 qu’on célèbre la première mouture de La Nuit sur l'étang. L'évènement vu le jour dans le but de célébrer la clôture du congrès Franco-parole où la communauté francophone de l'Université Laurentienne à Sudbury s'était donné rendez-vous. On avait alors discuté de ce à quoi on s'attendait de son institution postsecondaire bilingue. C'est dans ce contexte que La Nuit sur l'étang devint un de plusieurs lieux d'épanouissement culturel qui ont vu le jour durant la « Révolution sereine » des années 1970.
Ce n'est donc pas une simple coïncidence que durant cette même période s'opérait une transformation identitaire chez les Canadiens-français de l'Ontario (ils changeaient leurs référents pour des exemples de plus en plus franco-ontariens) et que les premiers véritables artistes franco-ontariens ont eu la chance de monter sur scène devant un public.
La Nuit sur l’étang s'est perpétué tout en demeurant le grand évènement annuel de l'Ontario français pendant la plus grande partie de cette période. Des centaines de spectateurs se rendent à Sudbury en autobus d'aussi loin que Timmins (293 km ou 3 heures de route), Cochrane (440 km ou 5 heures de route), Hearst (554 km ou 7 heures de route) et bien encore.
La Nuit sur l'étang, maintenant, c'est autant une vitrine pour les artistes de l'Ontario français qu'une occasion d'inviter et faire découvrir les artistes du Canada français et de la francophonie internationale. Bien qu'elle ne soit plus l'unique responsable de l'épanouissement culturel des Franco-ontariens, La Nuit sur l'étang occupe toujours un rôle central.
Un texte de Michel Laforge.