Au plus près des ours polaires
Lorsque j’arrive au Cochrane Polar Bear Habitat, en Ontario, j’ai vraiment la sensation d’être parachutée en plein Jurassic Park. Clôtures gigantesques, caméras de surveillance braquées dans toutes les directions… sans parler du silence presque inquiétant qui règne de bonne heure, en ce dimanche matin. Dans les enclos, pas de dinosaures : uniquement des ours polaires.
Le Cochrane Polar Bear Habitat est un endroit spécial. Je vais très vite m’en rendre compte. Seul centre d’ours en captivité au monde consacré exclusivement aux ours polaires, le CPBH accueille actuellement trois mâles et ouvre ses portes aux visiteurs toute l’année, sept jours sur sept. Le personnel, très affable, me souhaite la bienvenue dès mon entrée dans le hall des visiteurs, où l’on trouve une boutique de cadeaux, un comptoir et un centre pédagogique. Sur le téléviseur accroché dans l’angle de la salle, je remarque qu’on peut observer en direct l’un des ours, baptisé Ganuk, en train de jouer avec ce qui semble être une citerne pluviale.
Après une rapide séance d’information sur la sécurité et une présentation du centre par le personnel, je m’aventure à l’extérieur. En compagnie d’une famille très affairée, je pars à la recherche des ours. Au total, les quatre enclos s’étendent sur une superficie de sept hectares, ce qui permet aux ours de se promener et de s’amuser à loisir. Ils peuvent même profiter d’un lac naturel dans le plus grand enclos du monde. Le manteau de neige qui recouvre actuellement le sol ne gêne en rien les ours. On peut les voir régulièrement taper sur la glace pour en vérifier l’épaisseur.
À proximité du hall des visiteurs se dresse le premier enclos dans lequel vivent deux mâles : Ganuk et Henry. D’habitude, on ne réunit pas plusieurs ours polaires dans le même habitat, chose que je vais pouvoir évoquer avec Dylan, leur soignant, au centre pédagogique qui surplombe deux enclos. Dylan me parle de l’entraînement mis en œuvre avec les ours. Tandis que Ganuk et Henry viennent nous observer à travers les murs vitrés, l’ours le plus gros et le plus âgé répondant au nom d’Inukshuk ne nous prête aucune attention. « Très bientôt, les ours auront suffisamment confiance en nous et auront suivi l’entraînement nécessaire pour accepter d’eux-mêmes que l’on réalise des prélèvements sanguins à des fins médicales », raconte-t-il. Ici, les soignants interagissent beaucoup avec les mains pour gagner la confiance des ours. D’ailleurs, ces animaux apprécient tous les chatouilles et les caresses sur la tête.
En été, les visiteurs peuvent entrer dans la pataugeoire qui donne sur la piscine privée des ours polaires et regarder les animaux nager longuement dans le lac naturel. L’exploration du parc prend facilement plusieurs heures. Les familles seront ravies d’observer les ours polaires en train de jouer et d’en apprendre davantage sur les espèces et les enjeux liés à leur survie. Le CPBH n’a rien à voir avec un zoo : c’est un endroit qui permet d’apprendre, de mieux comprendre ces créatures impressionnantes et d’interagir avec elles.