
Galeries d’art ancien

Le rocher d’Agawa émet une énergie puissante qui n’a d’égal que celle des eaux agitées du lacSupérieur. C’est l’un des plus importants sites spirituels des Premières nations au Canada : untableau de chaman qui émerge à 70 mètres de haut, un lieu où des peintures rupestres d’unrouge sang témoignent d’innombrables voyages le long des rives hantées du lac Supérieur. Lapièce maîtresse est une représentation du félin géant et omnipotent Michipeshu, dieusubaquatique pour les Objiwés, que l’archéologue et auteur Thor Conway considère comme« la métaphore par excellence du lac Supérieur — puissant, mystérieux et en fin de compte trèsdangereux ».

Aujourd’hui, le rocher d’Agawa est une attraction de premier plan du parc provincial du LacSupérieur, situé à 135 km au nord de Sault Ste. Marie. La falaise de granit est accessible à partirde la route 17 en suivant un sentier de randonnée de 1 kilomètre, très fréquenté maisaccidenté; en été, un interprète du parc est souvent présent pour répondre aux questions esvisiteurs. Les pictogrammes sont particulièrement saisissants lorsqu’on les observe depuis uncanot ou un kayak de mer. Agawa, comme tous les sites à pictogrammes, est un lieu sacré quiexige le respect. Ne touchez pas les pictogrammes, et soyez bien conscients des conditionsmétéorologiques extrêmes auxquels le lieu est exposé. Ne vous aventurez pas sur les falaisesquand la pluie ou les vagues les rendent glissantes.

Les pictogrammes d’Agawa ont été brièvement mentionnés par les premiers explorateurs, maisce n’est qu’en 1958 que les archéologues les ont découverts. Le pionnier de la recherche en artrupestre Selwyn Dewdney s’est émerveillé de leur diversité, de leur longévité et de leursorigines mystérieuses. Plus de 100 peintures ont été recensées sur le rocher d’Agawa. Elles ontété réalisées « pour diverses raisons, toutes spirituelles », dit Conway. Pendant les trenteannées qu’il a passées à étudier le site, Conway a interrogé des aînés et des chefs spirituelsojibwés – les descendants directs des artistes eux-mêmes. Il estime que les pictogrammes d’Agawa peuvent avoir jusqu’à 500 ans, ce qui témoigne de la longévité d’un simple pigmentfait de roche broyée, de graisse animale et d’huile de poisson.

Conway explique que les pictogrammes étaient peints dans des « lieux puissants, où semanifestent les énergies de la Terre ». Un autre de ces lieux est la pointe Fairy, sur le lacMissinaibi, un plan d’eau éloigné dans l’Algoma. Les pictogrammes de la pointe Fairyreprésentent des esprits fantaisistes et des animaux sauvages comme l’orignal et le caribou;pour les pagayeurs expérimentés, le site est une attraction exceptionnelle sur la route de canothistorique de la rivière Missinaibi. On peut également accéder aux pictogrammes par bateau àpartir du terrain de camping du parc provincial Missinaibi, à 88 km au nord-ouest de la ville deChapleau.

Lecture essentielle :
Spirits on Stone: Lake Superior Ojibwa History, Legends and the Agawa Pictographs, par ThorConway
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