Le plus beau circuit touristique de l'Ontario

Découvrez la route par l'œuvre de Champlain

En 1615, Champlain entreprend sa dernière grande exploration, dans une expédition militaire qui le mènera au sud de la baie Georgienne, et dans la région touristique lacustre qu’est Kawarthas-Northumberland.

Suivons les traces de Champlain, en l'été 1615, et voyons comment il a décrit les paysages qu’il a découverts…

NDLR : Les extraits sont issus des «Voyages et descouvertures faites en la Nouvelle France» (tome 4, 1619), de Samuel de Champlain. Afin de faciliter la lecture, nous avons adapté le texte au français d’aujourd’hui.

La rivière des Outaouais

(sur la route, de Montréal : 500 km)

9 juillet 1615 : début de l’expédition. Champlain part de Montréal en direction de la rivière des Outaouais. Il quitte le fleuve, franchit le sault Saint-Louis et le lac des Deux-Montagnes, remonte la rivière des Outaouais, qu’il avait vue deux ans plus tôt. «Je vous assure qu'il se trouve le long des rivières si grande quantité de bleuets, qui est un petit fruit fort bon à manger, et force framboises, et autres petits fruits, et en telle quantité, que c'est merveille», écrit-il.

Expérience contemporaine : Même si plusieurs barrages sont aujourd’hui construits, Champlain a rencontré de nombreux saults, sur la rivière des Outaouais. Franchissez-les en rafting! L’explorateur aurait d’ailleurs perdu son astrolabe – une boussole – près de Pembroke. Un musée y est consacré. 

De Mattawa à North Bay

(sur la route : 60 km)

Toujours en juillet 1615, le groupe continue de remonter la rivière des Outaouais, jusqu’à Mattawa. Ici, il quitte l’artère pour se diriger vers l'ouest. Le 26 juillet, il atteint le lac Nipissing. À Mattawa, le père de la Nouvelle-France décrit un «lieu est assez agréable à la vue». Le lac Nipissing lui plaît aussi : «il y a grand nombre d'îles fort plaisantes. […] Le côté nord du lac est fort agréable, il y a de belles prairies […] et plusieurs petites rivières qui se déchargent dans ce lac.»

Expérience contemporaine : Le parc provincial Samuel de Champlain, qui longe la rivière, vous permet de marcher, de faire du canot! Vous pouvez aussi vous balader dans les environs et découvrir plusieurs attractions historiques, comme les célèbres statues de bois et les trois croix.

De North Bay à la baie Georgienne

(sur la route : 180 km)

Pour se rendre à la baie Georgienne, Champlain devra faire preuve de patience. Déjà, le trajet entre Mattawa et le lac Nipissing avait forcé de nombreux et longs portages. Cette fois, en plus, des paysages qu’il juge fort rocheux l’attendent. Aujourd’hui, on vante cet aspect sauvage! Cherchant à établir des peuplements en Nouvelle-France, Champlain évalue sévèrement les lieux impropres à l’agriculture. «Tout ce pays est encore plus désagréable que le précèdent, car je n'y ai point vu dix arpents de terre labourable, sinon rochers, et pays aucunement montagneux. […] Il est vrai, comme j'ai dit ci-dessus, que les bleuets, et framboises ne nous manquèrent en aucune façon.»

Expérience contemporaine : Champlain, tant pis pour toi! Aujourd’hui, le voyageur a l’embarras du choix! Une pause au belvédère qui surplombe le lac Nipissing, passé North Bay, sur la 17. Un ravitaillement dans une des patateries de Sturgeon Falls, qui se livrent une bataille à savoir qui fera la meilleure poutine. Un détour par Sudbury, la deuxième ville où l’on est le plus heureux au Canada (lien en anglais). Un séjour dans l’une des pourvoiries du bras nord de la rivière. Un arrêt au centre d’interprétation du parc provincial de la Rivière-des-Français

Kayak Bruce SPOMT 2010

La baie Georgienne

(sur la route : 200 km)

Une mer douce, voilà ce qui attendait Samuel de Champlain, au bout de la rivière des Français. À ses yeux, le lac Huron et sa baie Georgienne comportent de fort nombreuses îles, il est poissonneux, est fort et grand, mais ses côtes sont âpres, pour reprendre ses termes. Arrivé dans la baie Nottawasaga, il découvre la Huronie. Il pose pied à Toanché, le 1er août 1615, dans ce qu’on connaît maintenant comme le village de Penetanguishene. Son regard change : «Nos trouvâmes un grand changement de pays, celui-ci étant fort beau et la - plus grande partie déserté, accompagné de force collines et de plusieurs ruisseaux, qui rendent ce terroir agréable. […] Ces lieux me semblèrent très plaisants, au regard d'une si mauvaise contrée, d'où nous venions de sortir.»

Expérience contemporaine : Les amateurs de kayak apprécieront ces côtes âpres, déchiquetées, propres au Bouclier! 

En Huronie

(sur la route : 180 km)

En août 1615, Champlain se promène de village en village, de Toanché à Cahiagué en passant par Carhagouha. La Huronie compte 18 villages, que les archéologues découvrent encore aujourd’hui. Six d’entre eux sont protégés par de hautes palissades triples. Ils sont entourés de champs de maïs, de fèves, de citrouilles. Cahiagué, qu’il considère comme le centre nerveux de la confédération huronne-wendat, compte 200 cabanes. Champlain est impressionné. «Ce pays est très beau et bon, par lequel il fait bon cheminer. […] Le pays est fort traversé de ruisseaux qui se déchargent dans le lac. Il y a force vignes et prunes, qui sont très bonnes, framboises, fraises, petites pommes sauvages, noix et une manière de fruit.»

Sainte-Marie-au-pays-des-Hurons a servi au tournage, en 2014, de la docufiction Le rêve de Champlain...

Expérience contemporaine : Les amateurs de plages se dirigeront vers Wasaga Beach, tandis que les mordus d’histoire visiteront le musée Huronia et Sainte-Marie-au-pays-des-Hurons, une reconstitution de la mission Sainte-Marie. À côté, vous pouvez profiter des sentiers du marais Wye ou de la piste cyclable du portage menant de la baie Georgienne au lac Couchiching. Visitez Midland, la charmante, arrêtez au parc Heritage Champlain de Penetanguishene… Et si vous empruntez les chemins de campagne, vous trouverez peut-être des plaques commémoratives… Et la région offre aussi son lot de sensations fortes aux amateurs de plein air!

Découvrez la suite du voyage de Champlain, en cet été de 1615, en cliquant ici!

À propos de Andréanne Joly

Andréanne Joly aime explorer, fouiller et faire découvrir la francophonie de l'Ontario et ses espaces touristiques. Elle le fait depuis près de 25 ans et le ferait encore 100 ans! Par leur richesse, leur beauté et leur diversité, les destinations ontariennes ne cessent de l'épater.

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