Le Témiscamingue plus gourmand que jamais !

À la découverte des saveurs témiscamiennes

La partie ontarienne du lac Témiscamingue regorge de charmes gustatifs. Ses terres riches et fertiles, son terroir authentique, la passion de ses producteurs et le talent de ses restaurateurs ne manqueront pas d’éveiller vos papilles.

Fromages artisanaux, viandes et poissons, pâtisseries et sucreries maison : le menu de la région est inépuisable. La petite communauté soudée de producteurs et de restaurateurs qui travaillent main dans la main, souvent dans des structures familiales qui se transmettent de génération en génération, donne tout son sens à une cuisine imprégnée de savoir-faire, de sincérité et de goût.

Temiskaming Shores et ses environs

La ville de Temiskaming Shores regroupe New Liskeard, Haileybury et Dymond, constituant ainsi une agglomération de 10 000 habitants.

À Haileybury, tout près du rivage du lac Témiscamingue, le Café Meteor Bistro a été l’un des nouveaux acteurs de la scène culinaire bouillonnante de la région. Depuis décembre 2019, l’édifice revampé a fait place à une microbrasserie locale, Whiskeyjack, dont les bières portent des noms qui évoquent la région.

Les produits du terroir sont mis en valeur avec passion et créativité à la brasserie mais aussi chez son voisin, L’Autochtone (on y reviendra). «Quand je suis arrivée dans la région, j’ai découvert qu’il y avait beaucoup de produits, grâce à l’agriculture et les fermes. Il est facile de s’approvisionner pour cuisiner», racontait Jocelyn Blais, autrefois copropriétaire du Meteor. Se délectant de la richesse des terres voisines, le restaurateur a un carnet d’adresses bien rempli : «les fromages de Thornloe, la farine de M. Posch, les saucisses aux bleuets des Mennonites, le porc et l’agneau locaux», énumère-t-il, l’eau à la bouche.

Les fromages de Thornloe.

Si le Meteor n’existe plus, un autre chef originaire de la région et qui a renoué avec ses racines récemment, exploite aussi les richesses locales à la Taverne américaine L’Autochtone.

En parlant de terroir, rien de tel que le marché fermier de Riverside à New Liskeard pour se faire un bel aperçu des spécialités culinaires locales. Tous les samedis matins depuis 1988, les fermiers et artisans de la région y présentent leurs produits frais.

Au marché Riverside.

Si vous n’êtes pas dans la région le samedi, vous trouverez les produits des mennonites, de plus en plus nombreux dans la région, chez Quality Meats, une boucherie mennonite ouverte en 1997 qui, sans nul doute, vous fera succomber à la tradition de ces produits : bœuf, agneau, poulet, charcuteries, confitures, miel et œufs — un savoir-faire d’antan imprègne chacun de leurs produits. Cent mètres à l’ouest, un bon café vous attend à la librairie Chat Noir.

Au nord, à Thornloe, dans le cœur de la vallée du Témiscamingue, on produit un fromage de qualité inégalée depuis 1940, lorsque la famille Laframboise l’a lancé. La fromagerie est la propriété de ces fermiers qui élèvent vaches et chèvres pour en tirer un lait de grande qualité, 100 % canadien. Les fromages sont tous produits dans le style ancien, fidèle aux traditions.

 Les fromages Thorloe : du cheddar au bleu.

Vous retrouverez les grands classiques comme le cheddar, le colby, la mozzarella, l’emmental, ou le fromage bleu, mais vous découvrirez aussi des fromages artisanaux que l’on ne trouve nulle part ailleurs. Deux d’entre eux sont à absolument essayer. D’abord, l’Evanturel, du nom d’un village voisin et du premier président francophone de l’Assemblée législative de l’Ontario. C’est un fromage artisan à pâte molle et à croûte fleurie, zébré d’une traînée de cendre végétale qui donne un arôme terreux qui se marie divinement bien avec les saveurs de champignons de ce fromage crémeux. Il y a aussi le Thornloe Temiskaming, un fromage à pâte dure, entouré d’une robe jaune dorée, et creusée de plusieurs yeux qui ne demandent qu’à libérer de profondes saveurs. On peut également essayer le bleu Devil’s Rock, du nom d’une formation qui surplombe le lac Témiscamingue, qu’on peut rejoindre à pied.

Avis aux carnassiers : à Earlton, l’une des viandes de bison les plus tendres et naturelles est produite. Pierre Bélanger, fondateur et propriétaire, a démarré l’aventure en 1972 en transformant une terre rurale en ranch de bisons. Aujourd’hui à la tête d’un troupeau de 250 bêtes, l’affaire de famille poursuit l’histoire d’amour avec ces terres ontariennes. Naturelle, nutritive et savoureuse, la viande de bison qui y est conçue se vend dans plusieurs boutiques de la région, notamment chez Yves’ Prime Cut Meats.

Crédit Bisons du Nord — Vidéo de 5 minutes

Yves’ Prime Cut Meats, c’est le boucher incontournable de New Liskeard. Disposant des meilleures viandes de la région, il vend aussi une large gamme de produits comprenant des sauces, des farines, du pain, des conserves, et le fameux miel Abitémis. Il s’agit d’un miel non pasteurisé produit depuis 30 ans par une même famille, qui sait profiter du climat estival sec et chaud, tempéré de nuits fraîches, pour produire un miel de trèfle, de sarrasin, et de fleurs sauvages qui se laisse fondre sur la langue sans modération! Autre sucrerie gourmande de la boutique : les gâteaux et pâtisseries de The Orchard, réputés pour leurs délicieuses tartelettes au beurre maison.

Crédit Miel Abitémis

Yves Paillé a ouvert sa boucherie en 2009 avec l’intention de faire honneur à sa région : «Je suis local au maximum : le Golden Beef est local, les produits bio sont locaux, les fromages de Ville-Marie, le bison d’Earlton, les produits de Manitoulin, les farines, le pain, le miel, les pâtisseries…». Une approche qui séduit les habitants : «Les clients sont heureux de trouver ces produits locaux et de faire affaire avec des producteurs de la région», observe-t-il.

Crédit Yves’ Prime Cut Meats

C’est aussi grâce à un sens de la clientèle hors pair que l’échoppe s’est forgé sa solide réputation : «Les gens recherchent un service personnalisé. Dans les autres épiceries, tout est tout le temps pareil, on est pressé, on ne prend pas le temps de servir le client», constate le gérant.

Dans le Témiscamingue, on sait la valeur d’une bonne cuisine. On sait l’importance des produits frais et des ingrédients naturels. Et on ne triche pas sur son amour de la région et de ses richesses. Souvent une affaire de famille, les fermes, plantations et commerces locaux s’enrichissent les uns les autres pour constituer une scène culinaire authentique et savoureuse.

Le Témiskaming, c’est un fromage... mais surtout, un magnifique lac! Photo : What A Ride

Comment faire honneur aux produits du Témiscamingue

La foire gourmande de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-Est ontarien

Sur la rive québécoise, le petit hameau de Ville-Marie s’anime chaque année au rythme de la Foire gourmande. Pour cette 17e édition, qui se tiendra du 17 au 19 août 2018, une quarantaine d’exposants seront à nouveau au rendez-vous, fiers d’exposer les produits les plus savoureux de la région. Véritable vitrine pour les producteurs ontariens, l’événement est l’occasion de découvrir la belle cuisine locale.

Hors des sentiers battus

Pour une expérience culinaire hors du commun, rendez-vous chez Carol Coleman, propriétaire de la pourvoirie écoresponsable Smoothwater Outfitters & Lodge, située à une cinquantaine de kilomètres au sud de Temiskaming Shores. Là-bas, on expérimente le lac Temagami en canot, on prend le temps de respirer, et on fait le plein d’énergie autour d’un feu de bois au gré d’une cuisine de campement ancestrale.

Crédit Smoothwater Outfitters & Lodge

La propriétaire sait s’accommoder de ce que la nature a de meilleur à offrir. Elle pratique la cueillette, produit ses propres conserves, fabrique elle-même son pain aux roses, et récupère des branches de sapin baumier et de fougère pour aromatiser ses plats. «Il y a le cliché “tu es ce que tu manges”. On n’est pas que des vitamines, des minéraux, mais aussi un esprit. C’est en mangeant localement, en mangeant des aliments purs, qu’on se nourrit aussi», évoque la passionnée.

Ne pouvant tout produire elle-même, Carol Coleman s’approvisionne chez ses voisins avec qui elle a noué de vraies relations et qui sont aussi présents au marché Riverside : «J’aime aller chez Larry Craig pour les œufs, au marché fermier, ou chez Sue Gravelle pour les plantes et les fleurs comestibles, les asperges et les légumes. On tisse des liens, j’adore ça», explique-t-elle, sourire aux lèvres.

À propos de Lucas Pilleri

Lucas Pilleri aime voyager. Canada, États-Unis, Italie, Espagne, Tunisie, Grèce, Norvège... Son appétit touristique est insatiable ! D'origine française mais vivant dans l'Ouest canadien depuis 5 ans, il aime contempler les ciels bleus albertains, profiter de la côte pacifique à Vancouver et découvrir les terres élancées de l'Est.

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